Politique




Joseph Kabila brise le silence : une mission secrète pour sauver la RDC ?

À peine arrivé à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, Joseph Kabila s’apprête déjà à passer à l’action. L’ancien président de la…

À peine arrivé à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, Joseph Kabila s’apprête déjà à passer à l’action. L’ancien président de la République et sénateur à vie entend profiter de son séjour pour engager un dialogue politique de grande ampleur face à la crise multidimensionnelle qui secoue la République démocratique du Congo.

Selon des sources proches du Front Commun pour le Congo (FCC), son programme officiel sera dévoilé ce mardi 27 mai 2025. Mais en coulisses, tout est déjà prêt. Une réunion stratégique avec ses collaborateurs a permis de boucler un agenda dense : Kabila compte écouter toutes les forces vives de la région – leaders communautaires, société civile, confessions religieuses, acteurs économiques, jeunes, femmes, professions libérales – dans une démarche qualifiée de « recherche d’une solution durable ».

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« Il veut entendre toutes les voix, savoir ce que chaque groupe pense de la situation actuelle. Il ne vient pas imposer, il vient écouter », confie une source proche.

Ce retour en première ligne intervient dans un climat politique particulièrement tendu. Kabila, longtemps resté silencieux, a récemment brisé le mutisme pour dresser un constat sévère de la gouvernance actuelle. Il dénonce une gestion chaotique du pays sous Félix Tshisekedi : corruption, autoritarisme, dérives institutionnelles… « La volonté du Chef de l’État est devenue la loi suprême », accuse-t-il.

Pour Joseph Kabila, les conséquences sont catastrophiques : pauvreté galopante, insécurité croissante, chômage massif, exode rural, faim dans les campagnes et violences urbaines. Il pointe notamment la dégradation sécuritaire dans les provinces de l’Est – Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri – mais aussi dans le Mai-Ndombe, qu’il impute à une « mauvaise gouvernance persistante ».

Face à cette situation, Kabila propose un « pacte citoyen » en 12 points pour refonder la RDC. Ce document, encore confidentiel, viserait à restaurer l’autorité de l’État, relancer l’économie, réconcilier les communautés et redonner espoir à la jeunesse.

Mais ce retour de l’ancien président ne fait pas l’unanimité. Il intervient alors que le Sénat vient tout juste de lever son immunité parlementaire, à la suite d’un réquisitoire de l’auditeur général des FARDC. Une procédure judiciaire est désormais envisageable, notamment en lien avec des soupçons de collusion avec la rébellion de l’AFC/M23, soutenue par le Rwanda.

Kabila joue donc gros. En reprenant la parole et en entamant ces consultations, il tente de reprendre l’initiative, à un moment clé de l’histoire congolaise. Son objectif : se poser en recours national. Mais sa démarche sera-t-elle perçue comme une solution… ou comme une manœuvre politique ? La suite s’annonce décisive.

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