Lors d’une série de déclarations explosives ce vendredi 4 juillet, le président rwandais Paul Kagame a mis en doute la légitimité de l’accession au pouvoir de Félix Tshisekedi en RDC. Selon lui, « Il a juste été appelé au bureau, et on lui a donné le pouvoir ». Une référence directe à un arrangement politique avec l’ancien président Joseph Kabila, que Kagame qualifie de « bonne affaire » mal évaluée.
Dans le contexte tendu des pourparlers entre Kigali et Kinshasa, Kagame a défendu l’accord de paix RDC-Rwanda signé à Washington, en insistant sur sa dimension sécuritaire, politique et économique. « On ne peut pas traiter un seul pilier et ignorer les autres », a-t-il martelé.
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Washington, Doha… et les FDLR dans le viseur
Pour Kagame, « L’accord de Washington est important, mais il doit aller de pair avec le processus dirigé par le Qatar. Ce sont les deux faces d’une même pièce ». Il remercie les États-Unis d’avoir prêté attention à ce conflit : « Ils auraient pu l’ignorer comme tant d’autres, et se concentrer sur l’Ukraine, l’Iran ou le Moyen-Orient ».
Mais le président rwandais ne cache pas son irritation face aux rapports des experts de l’ONU, qu’il juge biaisés. « Vous verrez toujours le M23 soutenu par le Rwanda, mais jamais les FDLR soutenus par la RDC. Le récit est toujours ajusté selon leurs intérêts », a-t-il dénoncé.
Une paix fragile entre vérité politique et rapport de force
Paul Kagame reconnaît que l’accord repose sur des concessions mutuelles : « C’est du donnant-donnant. Personne n’obtient 100 % de ce qu’il veut. Mais chacun repart avec une part, et c’est ainsi que naît la stabilité ».
Il insiste aussi sur la priorité de Kigali : la neutralisation des FDLR. « Vous pouvez nous reprocher d’avoir voulu stopper les FDLR. Mais pas de commencer ce conflit. Tout le monde sait d’où il vient, et cela n’a rien à voir avec le Rwanda », conclut-il.