Politique




Tempête sous le perchoir : le pari de l’apaisement de Vital Kamerhe

Kinshasa, le 15 septembre - L'atmosphère était électrique dans l'hémicycle du Palais du Peuple. Alors que s'ouvrait la session parlementaire…

Kinshasa, le 15 septembre – L’atmosphère était électrique dans l’hémicycle du Palais du Peuple. Alors que s’ouvrait la session parlementaire de septembre, tous les regards se braquaient sur lui. Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale congolaise, faisait face à la tempête. Visé par une pétition réclamant son départ, l’homme a choisi l’arme de la conciliation.

Le spectre de 2007 et la défense d’un patriote

D’entrée, le ton est donné. Kamerhe puise dans son histoire personnelle pour étayer sa défense. Évoquant son départ forcé de la présidence en 2007, en pleine crise des opérations militaires conjointes avec le Rwanda, il se présente en patriote inflexible. « Ma loyauté envers la nation n’a jamais faibli », affirme-t-il, voix chargée d’émotion.

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Le message est subtil : l’homme qui avait préféré démissionner plutôt que trahir ses convictions serait aujourd’hui la cible d’attaques tout aussi injustes. Un parallèle historique qui n’est pas sans rappeler les fractures toujours vives de la politique congolaise.

La stratégie de l’apaisement : pardon et promesses

La surprise vient ensuite. Dans un mouvement rare dans l’arène politique congolaise, Kamerhe tend la main à ses détracteurs. « S’il y en a parmi vous qui se sont sentis froissés […] j’implore leur pardon ». Le « pacificateur », comme il se nomme lui-même, joue sa carte maîtresse : celle de la réconciliation.

Mais au-delà des mots, des actes. Annonce concrète : la création d’une académie de formation en partenariat avec l’ENA, répondant directement aux doléances des jeunes députés. Une manière habile de désamorcer une partie de la critique tout en modernisant l’institution.

La contre-offensive des pétitionnaires

Pendant ce temps, les initiateurs de la pétition ne désarment pas. Leur stratégie : obtenir le soutien de l’UDPS, pilier de la majorité présidentielle. La rencontre avec Augustin Kabuya, secrétaire général du parti présidentiel, marque une escalade dans le conflit. La balle est désormais dans le camp de Félix Tshisekedi.

Le président de la République se trouve face à un dilemme delicate : soutenir son allié Kamerhe au risque de diviser sa majorité, ou accompagner un mouvement de renouvellement qui pourrait fragiliser un pilier de son régime.

Alors que la session parlementaire s’annonce mouvementée, le sort de Vital Kamerhe dépasse la simple question personnelle. Il engage l’équilibre entier de la majorité présidentielle et pourrait redéfinir les rapports de force au sein des institutions congolaises. Le « pacificateur » parviendra-t-il à éteindre l’incendie qu’il affirme vouloir apaiser ? 

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