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RDC–Nigeria : La Nuit où les Léopards ont refusé de tomber

Il existe des soirs où le football cesse d’être un jeu pour devenir une épreuve de caractère. À Rabat, ce…

Journal de Kinshasa

Il existe des soirs où le football cesse d’être un jeu pour devenir une épreuve de caractère. À Rabat, ce dimanche 16 novembre, la RDC a façonné un exploit dans la douleur, la sueur et une volonté presque surnaturelle. Au bout d’une finale suffocante, conclue aux tirs au but, les Léopards ont terrassé le Nigeria et décroché leur ticket pour le barrage intercontinental du Mondial 2026.

Une victoire arrachée, inattendue, presque irréelle — comme si l’histoire elle-même avait décidé de plier.

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Le cauchemar des premières minutes

La rencontre n’a même pas eu le temps de respirer. À la 3e minute, une relance approximative d’Arthur Masuaku ouvre la porte à Onyeka. Sa frappe déviée par Tuanzebe s’écrase au fond : 1-0. Un coup de massue immédiat.

Les Super Eagles enchaînent alors les vagues offensives. Chukwueze percute, Ndidi frappe, Lookman dépose un ballon idéal que ses coéquipiers gâchent dans un cafouillage inexplicable. Le 2-0 frôle la ligne, sans jamais la franchir. La RDC souffre, s’étouffe, survit.

Un éclair dans la nuit

Puis, soudain, à la 32e minute, un miracle : Bakambu et Meschack Elia combinent en une-deux d’orfèvre. Dans l’axe, Elia conclut d’un tir sec. Un but sorti de nulle part, comme une étincelle dans une nuit trop noire.

La RDC égalise sur sa seule occasion de la première période. Et tout change.

La sortie d’Osimhen, début de la bascule

Lorsque la seconde période reprend, une image frappe : Osimhen ne revient pas. Les Super Eagles perdent leur leader, leur point d’appui.

Côté congolais, c’est tout l’inverse. Les Léopards jouent plus haut, plus vite, plus fort. Sadiki tente, Bakambu frôle le but sur corner, le public réclame un penalty. Le match s’inverse, puis bascule.

Le siège congolais, la peur nigériane

À partir de la 76e minute, c’est un siège. La RDC fait tourner, étouffe, s’installe dans les quarante mètres adverses. Cipenga manque l’inattendu, Wan-Bissaka tente un retourné acrobatique.

En face, le Nigeria recule, tremble, retient son souffle. La peur du but fatal les paralyse. La prolongation devient inévitable.

Une prolongation à sens unique… mais sans but

La RDC repart à l’assaut dès la 93e minute. Mayele est trop court, puis pense marquer avant que l’arbitre ne siffle une faute juste avant son geste. Pas de VAR. Atmosphère lunaire.

Les minutes s’enchaînent, les occasions aussi, sans précision finale. Le Nigeria ne sort presque plus… jusqu’à une tête d’Arokodare, au-dessus, qui glace tout un stade.

La seconde période de prolongation suit le même fil. Un but congolais est encore annulé pour une faute oubliée par l’absence de technologie. Le score ne bouge pas.

Il faut donc aller au bout du bout : les tirs au but.

Le moment où la légende s’écrit

Le Nigeria s’avance… et manque le premier tir. Le ton est donné.

Moutoussamy échoue lui aussi. Tout reste à faire.

Fayulu, entré pour la séance, devient immense : il détourne le deuxième tir nigérian. Sadiki égalise. Le duel devient nerveux, oppressant.

Tuanzebe manque, le Nigeria transforme, Mayele égalise, Balikikwisha répond encore.

4-4.

Puis Fayulu jaillit une troisième fois : il arrête le sixième tir nigérian. Le banc explose, un pays retient son souffle.

Alors Mbemba s’avance, le capitaine, le roc, le guide. Un dernier pas, un dernier souffle, une frappe propre.

Et la RDC s’envole : 5-4.

Le peuple peut crier. Les Léopards ont gagné. Le rêve continue.

Un exploit pour l’histoire

La RDC disputera en mars, au Mexique, un barrage colossal pour rejoindre le Mondial 2026.

Ce soir à Rabat, elle a surtout remporté quelque chose de plus grand qu’un match : une certitude. Celle d’une équipe capable de tomber, se relever, puis renverser l’impossible.

Un chapitre héroïque, une nuit qui restera dans la mémoire collective, une victoire cousue au courage.

Les Léopards n’ont pas encore validé leur billet pour la Coupe du monde.

Mais ils viennent d’écrire l’une des plus belles pages de leur histoire récente.

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