Rapatriement forcé : 786 réfugiés Rwandais renvoyés par le M23 depuis le Nord-Kivu

Lundi 19 mai 2025, 786 réfugiés rwandais ont quitté la ville de Goma pour regagner le Rwanda. Le Haut-Commissariat des…

Lundi 19 mai 2025, 786 réfugiés rwandais ont quitté la ville de Goma pour regagner le Rwanda. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) a organisé leur transfert avec l’aide logistique du M23. Ce mouvement rebelle, qui contrôle une large zone du Nord-Kivu, a imposé leur départ. Ces familles avaient fui le génocide rwandais de 1994 et vivaient depuis dans le territoire de Masisi, à Karhenga. Après la prise de Goma par le M23 en janvier, elles ont été déplacées vers Sake, à vingt kilomètres de là.

Des récits de vie marqués par l’exil et la douleur

Parmi les personnes rapatriées figure Gisèle Tuyisenge Nsabimana. Elle a 41 ans et sept enfants. Elle se souvient :

LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ



« J’avais 10 ans quand j’ai fui le Rwanda. Mes parents ont été tués. Nous avons d’abord vécu à Mugunga, puis à Karhenga. Ensuite, les soldats du M23 nous ont déplacés à Sake. Ils sont venus nous chercher dans l’école, nous ont conduits au stade, puis aux locaux du HCR. Aujourd’hui, je retourne au Rwanda, chez un proche à Ruhengeri. »

Des sources sécuritaires confirment que ces familles n’ont pas eu la possibilité de retourner à Karhenga. Le M23 leur aurait interdit tout retour dans leurs anciens villages d’accueil.

Le M23 expulse aussi des civils de Goma

Ce rapatriement massif s’ajoute à d’autres expulsions menées par le M23. Le week-end précédent, plus de 300 civils ont été transportés vers le Rwanda. Le groupe rebelle affirme qu’il s’agissait de Rwandais sans papiers légaux. Parmi eux, 181 hommes d’ethnie hutu ont été désignés comme « ressortissants rwandais illégaux ». Bien que plusieurs détenaient des papiers congolais, le M23 a jugé ces documents falsifiés. Les rebelles les ont brûlés publiquement.

En mars, ils avaient déjà remis au Rwanda vingt combattants présumés des FDLR, arrêtés en uniforme FARDC. Ces événements renforcent les inquiétudes autour du respect des droits humains dans les zones sous domination du M23, et soulignent les tensions persistantes autour de l’identité, de la légitimité et du contrôle du territoire dans l’est du Congo.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP