Kigali sous silence : l’inquiétante expansion du cimetière militaire de Kanombe

Sous le ciel clair de Kigali, le cimetière militaire de Kanombe s’étend, silencieux et grandissant. Une enquête géospatiale inédite de…

Sous le ciel clair de Kigali, le cimetière militaire de Kanombe s’étend, silencieux et grandissant. Une enquête géospatiale inédite de Human Rights Watch (HRW), appuyée par des images satellites haute résolution, révèle une expansion inquiétante du site. Cette croissance suit étrangement le rythme des offensives menées depuis janvier 2025 par le M23 et les Forces rwandaises de défense (RDF) dans l’est de la République démocratique du Congo.

Entre le 27 janvier 2022 et le 3 juillet 2025, 1 171 nouvelles tombes ont été recensées. La chronologie frappe par sa précision : de 2017 à mi-2021, la moyenne n’était que de 1,7 sépulture par semaine. Après la résurgence du M23 en 2022, elle grimpe à six. Puis, lors des batailles de Goma et Bukavu entre décembre 2024 et avril 2025, le rythme atteint 22 tombes hebdomadaires.

LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ



Les preuves satellites, implacables

Les images capturées à quatorze reprises montrent un défrichage rapide, de nouvelles routes et une progression méthodique des rangées de sépultures. La majorité se concentre au sud du cimetière, sur un terrain préparé dès novembre 2024, à la veille de l’escalade militaire.

En février 2025, deux nouvelles zones apparaissent près des casernes et de l’hôpital. Le 3 juillet, l’une d’elles comptait déjà 45 tombes. Cette évolution dessine une réalité que les chiffres officiels contredisent.

Le déni officiel face à la réalité

Kigali reconnaît seulement une dizaine de décès de soldats à l’étranger sur la même période. L’écart avec les images satellites est abyssal. Il soulève une question cruciale : quel est le vrai prix humain de l’implication rwandaise dans le conflit congolais ?

En juin, HRW a franchi une étape majeure. L’ONG a qualifié le Rwanda de « puissance occupante » en RDC, en vertu du droit international humanitaire. Cette désignation l’associe directement aux exactions du M23, qu’il soutiendrait militairement.

Les tombes comme témoignage muet

Chaque sépulture à Kanombe devient une preuve silencieuse. Chaque parcelle défrichée illustre une guerre que Kigali nie livrer. Les satellites, eux, tracent une cartographie funèbre où la mort devient un indicateur stratégique.

La communauté internationale ne peut plus ignorer ces signaux. Les tombes de Kanombe accusent, en silence, une vérité que les discours officiels tentent d’étouffer. Car la terre, elle, ne ment jamais.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP