Société




Denise Nyakeru plaide pour les femmes violées de Makala

KINSHASA. – Le cabinet du ministre de la Justice a accueilli une visite aussi rare que symbolique, ce jeudi 13 novembre.…

Journal de Kinshasa

KINSHASA. – Le cabinet du ministre de la Justice a accueilli une visite aussi rare que symbolique, ce jeudi 13 novembre. Denise Nyakeru Tshisekedi, Première Dame de la République, s’y est rendue, entourée des membres de sa fondation, pour interpeller l’État sur le sort des femmes victimes de violences sexuelles lors de la tentative d’évasion à la prison centrale de Makala, dans la nuit du 1er au 2 septembre 2024. Face à elle, le ministre d’État Guillaume Ngefa a salué une démarche « porteuse d’espoir » pour toutes les détenues congolaises.

Les deux personnalités ont d’abord rendu hommage à la justice militaire, qui a condamné à vingt ans de prison les cinquante-huit détenus reconnus coupables de viols lors de ces événements. « Un signal fort contre l’impunité des violences sexuelles », ont-elles unanimement souligné. Mais au-delà du verdict, restait la question, plus épineuse, de l’accompagnement des survivantes et de l’amélioration des conditions de détention des femmes et des enfants.

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Vers un partenariat stratégique

Au cœur des discussions : la mise en place d’un partenariat entre le ministère de la Justice et la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi (FDNT). L’objectif est double : assurer une prise en charge holistique des victimes de violences sexuelles en milieu carcéral et apporter un soutien institutionnel aux centres de détention. La Première Dame a insisté sur la nécessité d’une « synergie » entre les ministères de la Justice, des Affaires sociales et des Droits humains, afin de garantir la libération effective et la réinsertion sociale des femmes concernées.

« L’engagement de la Première Dame est un signal fort pour l’amélioration des conditions de détention des femmes et des enfants dans nos prisons », a déclaré le ministre Ngefa, réaffirmant sa volonté de « faire respecter les droits de chaque citoyen, y compris en prison », et de poursuivre la lutte contre la corruption au sein du système pénitentiaire.

Un plaidoyer qui fait écho

La visite de Denise Nyakeru Tshisekedi s’inscrit dans la continuité de son action en faveur des plus vulnérables. En venant au Palais de la Justice, elle a offert une caisse de résonance à un drame souvent tus : celui des violences sexuelles derrière les barreaux, où les victimes, déjà privées de liberté, voient leur dignité bafouée.

Alors que les échanges se sont conclus par une photo de famille, symbole d’une collaboration désormais officialisée, une certitude s’impose : la libération des corps ne suffit plus. Il faudra aussi reconstruire des vies brisées. Le plaidoyer de la Première Dame ouvre une voie – celle d’une justice qui, sans renoncer à punir, se souvient qu’elle doit aussi protéger.

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