La République démocratique du Congo ne veut plus être reléguée au rôle de simple fournisseur de matières premières. À Paris, lors de la 18ᵉ édition du Forum de l’OCDE sur les chaînes d’approvisionnement responsables en minerais, le vice-ministre des Mines, Godard Motemona, a porté une voix ferme : celle d’un pays stratégique, mais trop souvent oublié dans les décisions mondiales sur la transition énergétique.
Du 5 au 7 mai 2025, les salons internationaux de l’OCDE accueillent décideurs et experts venus du monde entier. Et au centre des discussions : les minerais critiques, essentiels à l’économie verte de demain. Sur scène, le représentant congolais ne cache pas ses ambitions.
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« La RDC est un pays-solution », déclare-t-il, martelant le rôle incontournable du sous-sol congolais dans l’approvisionnement mondial en cobalt, cuivre et lithium.
Mais le message va plus loin qu’un simple rappel géologique.
Le gouvernement congolais appelle à une refonte des relations internationales : plus de partenariats d’égal à égal, plus de transformation locale, et surtout, une meilleure reconnaissance du poids économique et géopolitique de la RDC dans la chaîne énergétique mondiale. Sous l’impulsion du président Félix Tshisekedi et de la Première ministre Judith Suminwa, Kinshasa plaide pour des accords plus équilibrés et une valorisation sur place de ses richesses.
Justice sociale, traçabilité et gouvernance au cœur du plaidoyer
Le vice-ministre met également en lumière les réalités complexes du terrain : exploitation artisanale, insécurité à l’Est, contrebande, et impacts sur l’environnement et les communautés. Pour lui, une transition énergétique qui oublie les populations locales serait « une illusion ». Il insiste sur la nécessité de renforcer la traçabilité des minerais, d’intégrer les petits exploitants dans l’économie formelle, et d’impliquer les ONG dans la gouvernance du secteur.
L’enjeu est aussi institutionnel : le renforcement des cadres réglementaires, la lutte contre la corruption et l’exigence de transparence dans les contrats sont présentés comme des conditions essentielles pour rompre avec la logique d’extraction brutale au service de l’exportation.
Un appel à la paix pour un avenir durable
Dans une intervention solennelle, Godard Motemona a également évoqué la situation dramatique à l’Est du pays. La paix, rappelle-t-il, est une condition sine qua non pour toute ambition de développement durable. Car sans stabilité, ni industrialisation ni transition énergétique ne peuvent prospérer.
À Paris, la RDC ne quémande pas. Elle revendique. Elle exige que sa voix soit entendue, que ses ressources soient respectées, et que sa population bénéficie enfin des fruits de la révolution verte que ses minerais rendent possible.