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Le Gouvernement nationalise le programme Excellentia

Kinshasa. – L’histoire avait commencé dans l’intimité d’une conviction, portée par la grâce et la ténacité de la Première Dame, Denise…

Journal de Kinshasa

Kinshasa. – L’histoire avait commencé dans l’intimité d’une conviction, portée par la grâce et la ténacité de la Première Dame, Denise Nyakeru Tshisekedi. « Excellentia », ce nom qui sonnait comme une promesse, était né d’une initiative privée pour couronner l’excellence scolaire. Ce lundi 17 novembre 2025, une page se tourne, et le récit prend une autre ampleur. Le gouvernement de la République Démocratique du Congo a officialisé la nationalisation du programme, le faisant passer du statut d’œuvre personnelle à celui de politique publique, chevillée au budget de l’État.

Une décision lourde de sens, qui ancre dans le marbre de l’administration une vision : celle d’une nation qui parie résolument sur l’intelligence de sa jeunesse.

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De l’initiative à l’institution

Dans les couloirs du pouvoir, le ton est à la continuité assumée et à la solemnité. La Première ministre Judith Suminwa Tuluka elle-même a signé le décret, actant cette mue historique. Devant les médias, elle a salué le travail « pionnier » de la Première Dame, ce travail qui, durant des années, a allumé une étincelle dans les yeux des meilleurs élèves du pays. Mais désormais, l’étincelle doit devenir un feu de brousse.

« Cette nationalisation permettra d’étendre l’impact du programme sur l’ensemble du territoire », a-t-elle affirmé, dessinant les contours d’une ambition désormais sans frontières. Excellentia n’est plus un filet d’eau précieux mais intermittent ; il devient un fleuve structurant, canalisé par les institutions en charge de l’éducation. L’État en prend les rênes, avec la lourde tâche de pérenniser ce qui n’était qu’un don et de le transformer en droit.

L’exigence des 80% : un pari sur le génie congolais

La mesure la plus frappante, celle qui fera sans doute grincer des dents tout en galvanisant les esprits, est l’instauration d’un critère d’accès unique et sans appel : la barre des 80% de réussite à l’examen d’État. Un seuil qui n’est pas un simple filtre administratif, mais un symbole.

Le gouvernement en fait un étendard. « Cette exigence est un signal fort adressé à la jeunesse pour l’inviter à viser plus haut », a martelé la cheffe du gouvernement. Il s’agit ni plus ni moins d’inoculer dans l’écosystème éducatif un virus salutaire : celui de la compétition saine et de l’effort suprême. En brandissant ce seuil d’excellence, l’exécutif ne sélectionne pas seulement les meilleurs ; il défie chaque élève de le devenir. C’est un pari audacieux sur le génie congolais, une conviction que la jeunesse du pays peut, si on lui fixe la barre assez haut, toucher le ciel.

La pierre d’un nouvel édifice éducatif

Cette nationalisation d’Excellentia ne surgit pas du néant. Elle s’inscrit dans la lignée des grandes réformes qui tentent de redessiner le visage de l’école congolaise. La gratuité de l’enseignement primaire, les investissements massifs dans les 145 territoires, la modernisation des programmes… Autant de pièces d’un puzzle complexe où Excellentia trouve désormais sa place comme la pierre angulaire de l’excellence.

En transformant cette initiative en colonne vertébrale des politiques éducatives, l’exécutif affiche sa volonté de forger l’élite de demain. Une élite méritante, repérée, formée et soutenue par la nation tout entière pour porter les filières stratégiques du développement.

Le défi est maintenant celui de l’équité. Le gouvernement le jure : les mécanismes de sélection seront uniformes, la transparence, absolue. Des rives du Congo aux confins du Katanga, le même critère s’appliquera, faisant d’Excellentia non plus un privilège, mais un bien national, un outil dédié à révéler, partout et pour tous, la beauté farouche du mérite. L’histoire est en train de s’écrire.

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