Dans la pénombre de la zone mixte du Sclessin, après une défaite qui pèse sur les épaules des Rouches, Matthieu Epolo se livre. Le jeune gardien du Standard, au centre de toutes les spéculations cet été, lève enfin un coin du voile sur le dilemme qui agite sa carrière et son cœur : le maillot de quelle sélection nationale portera-t-il ?
« J’ai déjà ma décision en tête. » La confidence est lâchée, sobre mais lourde de sens. Face aux rumeurs persistantes qui l’envoyaient dans la présélection de la République Démocratique du Congo en septembre, le portier rectifie d’abord le tir : « C’était faux. Je n’ai pas eu de coup de fil. » Mais derrière la dénégation, l’affection perce. « Ça m’avait touché qu’on en parle. Ça reste le Congo, le meilleur pays d’Afrique. »
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Un choix intime et stratégique
Son discours, mûri, contraste avec l’agitation médiatique. Il écarte d’un revers de main simple les approches supposées, jouant avec finesse sur la frontière entre vie publique et intimité. « Les appels privés que je reçois, c’est privé. Je ne vais pas vous dire si, deux minutes plus tôt, j’étais en appel avec ma copine ou ma maman. »
Pourtant, au-delà de la prudence diplomatique, la conviction est là. « Je ne dirais pas que c’est une décision difficile », assure-t-il, laissant entendre qu’un camp l’a déjà emporté dans son for intérieur. Une sérénité qui annonce un joueur prêt à assumer pleinement son avenir. « Le moment venu, je donnerai tout pour le pays que je choisirai. Ce sera une immense fierté, peu importe si c’est Sébastien Desabre ou Rudi Garcia qui m’appelle. »
Entre critiques et projets d’avenir
Sur le front club, l’homme est tout aussi tranché. Évoquant les critiques qui fusent sur les réseaux sociaux après ses matchs en dents de scie, il affiche un détachement presque philosophique. « Je m’en fous, je ne regarde pas. C’est le football, il faut faire avec. » Sa bulle, c’est le terrain, son entraîneur des gardiens et sa propre remise en question. Pas le bruit numérique.
Et cet été, cette bulle a bien failli éclater. Il confirme les discussions avancées avec Toulouse, un départ qui a frôlé la concrétisation. « Plusieurs clubs se sont renseignés, mais je suis bien ici. » La suite ? « Je suis au Standard au moins jusqu’en janvier. » Une phrase qui sonne comme une promesse temporaire, laissant la porte ouverte à de nouveaux horizons en hiver.
Alors que la trêve internationale d’octobre approche, Matthieu Epolo semble avoir trouvé son ancrage. Apaisé sur son avenir proche au club, résolu sur son destin international, le gardien avance désormais avec une certitude : celle de porter bientôt les couleurs d’une nation, pour laquelle il promet de se donner entièrement. Le suspens, lui, demeure.