À la veille du prochain cycle des négociations M23 Doha, une vive tension diplomatique est montée d’un cran ce vendredi 25 juillet 2025. Depuis Goma, Benjamin Mbonimpa, chef de la délégation du M23-AFC, a annoncé que son mouvement ne participera pas au « Doha 6 » tant que les 700 prisonniers du M23 ne seront pas libérés, en conformité avec la déclaration de principes déjà signée entre les deux parties.
« Avant de retourner à Doha, tous nos prisonniers doivent être libérés. La libération est une condition non négociable », a martelé Mbonimpa, dénonçant un manque de volonté de Kinshasa.
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Menaces d’expansion vers Kinshasa et dénonciation de Kinshasa à Doha
Dans une déclaration particulièrement virulente, Benjamin Mbonimpa a accusé le gouvernement congolais d’avoir « imploré le M23 » lors des négociations précédentes, allant jusqu’à proposer « une petite forêt ou le territoire de Lubero » en échange de certains prisonniers.
« On ne peut pas troquer la vie humaine. La vie est sacrée », a-t-il déclaré, accusant Kinshasa de chantage humanitaire.
Il a aussi affirmé que l’AFC/M23 entend étendre « la sécurité et l’ordre » jusqu’à Kinshasa, si les engagements ne sont pas tenus. Le mouvement rebelle considère avoir un rôle central à jouer dans la « restauration de l’autorité de l’État » sur l’ensemble du territoire national.
M23 Doha : vers un boycott assumé du dialogue ?
À quelques jours de la reprise prévue des pourparlers à Doha, la suspension annoncée par le M23 place le processus de paix en situation critique. Mbonimpa promet désormais la publication régulière d’un « bulletin de violations du cessez-le-feu », accusant le gouvernement d’attaques répétées.
Concernant un éventuel retrait des zones contrôlées par le M23-AFC, la réponse est catégorique :
« Aucune force ne nous délogera. Nous sommes chez nous. »
Kabila, Doha et le spectre du fédéralisme
Interrogé sur la présence de Joseph Kabila à Goma, le chef du M23 a nié tout lien formel entre l’ancien président et son mouvement, tout en saluant « un homme qui mérite le respect de toute la République ». Il a dénoncé un procès d’intention visant à exclure les kabilistes du dialogue national.
Enfin, Benjamin Mbonimpa a plaidé pour une réforme profonde de l’État congolais :
« Le fédéralisme est la meilleure forme d’État pour faire décoller ce pays. »
Entre le procès de Joseph Kabila reporté et les menaces du M23 Doha, les signes d’une rupture imminente du processus de paix s’accumulent. La balle est désormais dans le camp de Kinshasa : céder à l’ultimatum ou risquer une escalade militaire.