Le procès Joseph Kabila s’est ouvert ce vendredi 25 juillet 2025 devant la Haute Cour militaire de la République démocratique du Congo. Il s’agit d’un moment inédit dans l’histoire judiciaire du pays : c’est la première fois qu’un ancien président en exercice est formellement poursuivi devant une juridiction militaire.
Un procès historique sous haute surveillance
Dès 10h00, militaires, avocats et journalistes étaient nombreux à affluer au siège de la cour. L’audience a débuté par la lecture des charges, au total neuf chefs d’accusation, parmi lesquels :
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haute trahison,
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participation à un mouvement insurrectionnel,
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crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité,
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homicide intentionnel,
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viol,
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torture,
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déportation et occupation militaire de Goma.
Le ministère public accuse Joseph Kabila de soutien actif à la rébellion du M23, notamment dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi, avec un appui logistique, financier et diplomatique présumé. Il est également désigné comme coordonnateur indirect de la coalition ACM23, en lien avec les Forces de défense du Rwanda (RDF) et divers groupes armés opérant à l’Est.
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Suspension et renvoi de l’affaire au 31 juillet
Malgré l’absence du principal accusé, le procès Joseph Kabila a formellement commencé, la cour s’étant déclarée saisie. Elle a aussi acté la constitution de partie civile de la République démocratique du Congo. Les avocats de cette dernière ont sollicité un renvoi afin de consulter le dossier et préparer leur défense, demande acceptée par la Haute Cour.
Une suspension d’audience temporaire a été observée pour retrouver une pièce manquante. Le lieutenant-général Joseph Mutombo, président de la Haute Cour militaire, a fixé la prochaine audience au 31 juillet 2025.
Un procès aux enjeux politiques et sécuritaires majeurs
L’ouverture de ce procès Joseph Kabila fait suite à une injonction du ministre de la Justice ayant abouti à un réquisitoire adressé au Sénat. Malgré son statut de sénateur à vie, la chambre haute a voté la levée de son immunité après plusieurs jours de débats houleux à huis clos.
Le rapport d’une commission spéciale d’enquête sénatoriale a été déterminant. Il évoque les liens directs entre l’ancien président et les avancées militaires du M23, notamment à Goma, ainsi que des violations graves des droits humains.
Face à cette procédure, le Front Commun pour le Congo (FCC), plateforme politique de Joseph Kabila, dénonce une manœuvre politique visant à écarter une figure clé de l’opposition à l’approche d’un nouveau cycle électoral.