Le 23 juillet 2025, une ordonnance présidentielle bouleverse le paysage économique congolais : André Lolo Wameso est nommé gouverneur de la Banque centrale du Congo, en remplacement de Malangu Kabedi Mbuyi, désormais présidente du conseil d’administration de la CADECO. Ce changement stratégique, annoncé à la RTNC, place un technocrate discret mais redoutablement efficace au cœur de la politique monétaire nationale.
Un technocrate du sérail, rompu aux négociations sensibles
Si son nom ne faisait pas encore les gros titres, Wameso est pourtant une pièce maîtresse de l’architecture économique de la présidence. Directeur de cabinet adjoint de Félix Tshisekedi depuis 2021, en charge des finances et de l’économie, il a préféré garder ce rôle plutôt que de siéger comme député national après sa victoire aux législatives. Un choix qui révèle son attachement à l’action technocratique plutôt qu’à la joute parlementaire.
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Originaire du Kongo-Central, il s’est illustré comme coordinateur provincial de campagne du président en 2023 dans sa région natale, consolidant sa réputation de fidèle parmi les fidèles. C’est aussi lui qui a piloté la renégociation du contrat Ventora, récupérant des actifs miniers et pétroliers estimés à 2 milliards de dollars. Un coup de maître salué dans les cercles économiques.
Plus récemment, Wameso a discrètement joué un rôle dans les négociations de paix RDC-Rwanda à Washington, conclues fin juin 2025. En coulisses, son expertise et sa diplomatie ont pesé dans la balance.
Une nomination stratégique dans un contexte économique tendu
L’arrivée d’André Wameso à la tête de la Banque centrale ne doit rien au hasard. Le pays traverse une période marquée par une inflation persistante, une pression sur le franc congolais et des réserves de change sous tension. Dans ce contexte, le président Tshisekedi choisit un profil de confiance, capable de coordonner étroitement la politique monétaire avec l’exécutif, tout en rassurant les partenaires internationaux.
Sa réputation d’homme intègre, sans tache de détournement ou de corruption, renforce la perception d’un virage vers la technocratie de combat, là où la RDC a longtemps souffert d’instabilité budgétaire et d’amateurisme économique.
Proche du président, mais pas sans critiques
La montée en puissance de Wameso n’est pas exempte de murmures. Certains commentateurs le décrivent comme un intrigant parachuté, d’autres évoquent — sans preuve — des liens trop fluides avec des intérêts étrangers. Mais aucune accusation judiciaire ne vient entacher son parcours. Au contraire, son profil sobre, ses capacités analytiques et son expérience internationale en font un candidat naturel à la primature, selon certaines analyses politiques.
Avec André Wameso comme gouverneur de la Banque centrale, la RDC mise sur la continuité dans la loyauté, et sur la rigueur dans l’exécution. Sa nomination ouvre une nouvelle ère pour la politique monétaire congolaise, à la croisée des chemins entre discipline macroéconomique, souveraineté budgétaire et fidélité présidentielle.