Société




Les jeunes de Goma préparent une marche contre l’occupation

Goma, RDC — La colère se structure et prend date. Des jeunes issus de mouvements citoyens et de groupes de pression…

Goma, RDC — La colère se structure et prend date. Des jeunes issus de mouvements citoyens et de groupes de pression ont officiellement annoncé l’organisation d’une manifestation pacifique le vendredi 2 janvier 2026 à Goma. Leur objectif est clair : exiger le retrait immédiat des troupes rwandaises et des rebelles de l’AFC-M23 des zones qu’ils occupent dans l’Est de la RDC.

Dans une lettre officielle adressée au maire de Goma, les organisateurs, regroupés sous la bannière du collectif Génération Z RDC, inscrivent leur action dans le cadre de la Constitution. Ils dénoncent avec force « la violation de l’intégrité territoriale de la RDC par l’armée rwandaise » et les « graves atteintes aux droits humains et à la dignité des populations civiles ».

LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ



Une marche pour la justice et la souveraineté

Au-delà de la dénonciation, la marche porte une exigence de justice. Les jeunes manifestants réclament que les auteurs présumés de crimes contre l’humanité soient traduits devant les juridictions internationales, notamment la Cour pénale internationale (CPI). Ils entendent ainsi rompre le cycle de l’impunité qui entoure les violences dans la région.

L’itinéraire prévu est symbolique : il partira du rond-point Kihisi pour traverser les artères de Birere et Signers, avant de rejoindre le Boulevard du 30 Juin (BDGL). Le point final sera le quartier général de la MONUSCO à Goma, un choix qui interpelle directement la mission de l’ONU sur son rôle de protection des civils.

Les organisateurs ont sollicité l’encadrement des forces de sécurité congolaises pour garantir le caractère strictement pacifique de l’événement.

Une date au fort symbolisme historique

Le choix du 2 janvier n’est pas anodin. Cette date marque l’anniversaire de l’assassinat du colonel Mamadou Ndala Moustapha, héros militaire qui avait joué un rôle décisif dans la défaite du M23 en 2013. Son meurtre, survenu alors qu’il préparait des opérations contre les ADF, reste une plaie ouverte dans la mémoire collective du Nord-Kivu. En marchant ce jour-là, la jeunesse de Goma entend honorer sa mémoire et rappeler que la lutte pour la souveraineté du territoire est un combat inachevé.

Cette mobilisation intervient dans un contexte de tension extrême, où la rébellion a récemment autorisé des rassemblements pro-M23 dans les zones qu’elle contrôle. La marche du 2 janvier se veut la réponse citoyenne et pacifique d’une population excédée par l’occupation et déterminée à faire entendre sa voix pour la paix et la justice.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP