Ce mardi 2 décembre 2025, dans le quartier Mbankana de la commune de Maluku, le gouvernement congolais a franchi une étape décisive dans la pacification de l’ouest du pays. Le Vice-Premier ministre de l’Intérieur, SHABANI LUKOO BIHANGO Jacquemain, a lancé l’opération pilote de désarmement et de démobilisation des ex-combattants Mobondo.
La cérémonie s’est tenue sur les hauteurs du plateau des Batékés, en territoire Teke. Elle marque le début concret du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement communautaire et Stabilisation (P-DDRCS). Selon les autorités, cette initiative traduit la volonté du président Félix Antoine Tshisekedi de ramener une paix durable dans une région meurtrie par un long conflit intercommunautaire.
Une milice née d’un conflit entre Teke et Yaka
La milice Mobondo s’est formée à la suite d’un affrontement profond entre les communautés Teke et Yaka. Ce conflit, enraciné dans des tensions foncières, politiques et identitaires, a ensanglanté le Grand Bandundu et l’ouest de Kinshasa. Il a provoqué des centaines de morts et des déplacements massifs. Il a aussi aggravé la situation humanitaire.
Dans ces zones reculées, l’État était souvent absent. Son autorité a été contestée par la montée des groupes armés.
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Les premières armes rendues, symbole d’un nouvel espoir
Lors de la cérémonie, plusieurs ex-combattants ont remis volontairement leurs armes au Vice-Premier ministre. Ce geste marque leur désengagement d’un mouvement qui a endeuillé de nombreuses familles. Ces armes, jadis sources de mort, seront transformées dans le cadre du programme pour devenir des « instruments de paix ».
Un processus structuré qui dépasse la simple collecte
Le Vice-Premier ministre SHABANI a insisté sur la portée réelle de l’initiative. Selon lui, l’opération n’est que le début d’un processus structuré. L’objectif est clair : transformer les armes en outils de paix, convertir les ex-combattants en acteurs du développement et stabiliser les zones touchées.
Le P-DDRCS ne se limite donc pas au désarmement. Il prévoit aussi la réinsertion socio-économique des anciens miliciens. De plus, il inclut un volet consacré au relèvement communautaire pour réparer le tissu social brisé et encourager une coexistence pacifique.
Un signal fort du retour de l’État
Au-delà des premières armes collectées, l’opération pilote de Maluku envoie un message politique fort. Elle montre que l’État est présent, mobilisé et déterminé à rétablir son autorité. Elle rappelle aussi sa volonté d’accompagner les populations vers un avenir plus stable.
Ce premier pas reste crucial pour le retour de la paix dans l’ouest du pays et pour la réconciliation entre Teke et Yaka. Le succès de cette phase pilote conditionnera son extension à d’autres zones. Il dépendra de la présence continue de l’État, de la sécurité des ex-combattants et du respect des engagements de réinsertion.
Pour les habitants du plateau des Batékés, le 2 décembre 2025 pourrait ainsi marquer la fin progressive d’un long cauchemar.
