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Enquête en Belgique : Le clan Tshisekedi sous pression judiciaire

Il y a des enquêtes qui avancent comme des ombres, lentes et silencieuses. Et puis il y a celles qui,…

Journal de Kinshasa

Il y a des enquêtes qui avancent comme des ombres, lentes et silencieuses. Et puis il y a celles qui, soudain, accélèrent, prennent de l’ampleur, et projettent une lumière crue sur ce que certains espéraient garder dans l’ombre.
À Bruxelles, l’affaire visant le « clan Tshisekedi » a franchi ce seuil. Ce jeudi, un tournant majeur : les magistrats belges exigent désormais les relevés bancaires de la Première dame Denise Nyakeru, de trois frères du président, ainsi que de deux de ses enfants.
Une décision qui fait vaciller les frontières entre justice, politique et diplomatie.

Une plainte explosive, déposée en juillet

Tout commence le 8 juillet.
Mandatés par plusieurs ONG katangaises et quatre anciens dirigeants de la Gécamines, les avocats Bernard et Brieuc Maingain déposent une plainte visant neuf membres du « clan Tshisekedi », tous détenteurs de la nationalité belge.
Les accusations sont graves :
pillage des mines du Haut-Katanga et du Lualaba, corruption, détournement, blanchiment, gestion opaque de sites stratégiques.

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Selon les plaignants, un système familial aurait, directement ou via des sociétés écrans, pris le contrôle d’une quinzaine de sites miniers, profitant d’un accès privilégié lié à la proximité avec la présidence.

Pourquoi les comptes bancaires sont au cœur des investigations ?

Pour les enquêteurs, l’argent raconte toujours une histoire.
En exigeant les relevés bancaires de la Première dame, des frères et des enfants du président, le parquet fédéral belge cherche à reconstituer des flux financiers suspects, à identifier :

  • des mouvements vers des juridictions offshore,

  • des investissements en Europe,

  • des transferts incompatibles avec les revenus déclarés,

  • d’éventuels circuits de blanchiment liés aux minerais stratégiques.

L’enquête cherche à comprendre si des fonds issus du cuivre, du cobalt ou du lithium ont emprunté des chemins discrets vers l’Europe.

Le clan Tshisekedi contre-attaque

Du côté des intéressés, les accusations sont balayées.
Jacques Tshisekedi, frère du chef de l’État, parle d’« allégations mensongères, infondées et diffamatoires », dénonçant une instrumentalisation politique de la part des ONG.

Mais le climat reste lourd : la justice belge, elle, avance.

Un contexte minier explosif

Le Katanga est le cœur économique de la RDC :
cuivre, cobalt, germanium, lithium… des minerais devenus essentiels à la transition énergétique mondiale.
Entre 2017 et 2024, près de 129 milliards de dollars auraient été générés par le secteur minier.
Mais une large partie de ces revenus n’aurait pas atteint le Trésor public, selon plusieurs rapports internationaux.

L’affaire relance donc une question brûlante :
qui profite réellement des richesses du sous-sol congolais ?

Une affaire qui dépasse les frontières

La Belgique se déclare compétente car plusieurs personnes visées possèdent sa nationalité.
Pour les avocats et ONG plaignantes, cette procédure pourrait devenir le premier jalon d’un « front européen » contre la corruption transnationale liée aux ressources congolaises.

Dans la diaspora congolaise de Bruxelles, certains appellent déjà au gel préventif des avoirs de la famille présidentielle.

Les personnes citées dans la procédure

Selon les premiers éléments révélés, l’enquête vise directement :

  • Denise Nyakeru, Première dame

  • Christian Tshisekedi

  • Jacques Tshisekedi

  • Jean-Claude Tshisekedi

  • Fanny Tshisekedi

  • Anthony Tshisekedi

Tous cités dans la plainte déposée par les ONG et des acteurs de la diaspora.

Un dossier qui pourrait redessiner le paysage politique

Si les accusations s’avèrent fondées, les conséquences pourraient être considérables : sur la présidence, sur la gouvernance minière, et sur la place de la RDC dans les dossiers stratégiques internationaux.
Si elles s’effondrent, elles ouvriront le débat sur l’usage politique de la justice européenne dans les affaires africaines.

Dans tous les cas, une certitude subsiste :
l’enquête belge vient d’entrer dans une phase décisive. Et le monde suit désormais cette affaire de très près.

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