KINSHASA – La sentence est tombée, froide et déterminée. Vendredi, Thérèse Kayikwamba Wagner, la ministre congolaise des Affaires étrangères, a transformé sa silence en arme. Lassée des « publications et vidéos mensongères » qui souillent les réseaux sociaux, la cheffe de la diplomatie a choisi la voie judiciaire pour réponse. Une décision qui marque un tournant dans la lutte contre la diffamation numérique en République Démocratique du Congo.
Dans une déclaration personnelle rendue publique à Kinshasa, la ministre a dégainé les noms de ceux qu’elle estime être ses calomniateurs. Le cabinet d’avocats ALTUS, basé à Bruxelles, est désormais chargé de poursuivre M. Pero Luwara de la chaîne CPL TV en Belgique, M. Emmanuel Banzunzi de Bishop National en Suède, et le site CongoIntelligence.com. La bataille s’annonce transcontinentale.
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Une offensive juridique méthodique
L’approche est tout sauf improvisée. « Des preuves ont été saisies par des huissiers », a précisé la ministre, verrouillant ainsi toute tentative de faire disparaître les contenus incriminés. La manœuvre vise non seulement les auteurs présumés, mais aussi les plateformes numériques qui ont hébergé – et parfois monétisé – ces attaques.
« J’assume pleinement ma responsabilité de protéger mon enfant, de préserver ma famille », a déclaré Thérèse Kayikwamba Wagner, révélant la dimension intime de cette affaire. Derrière la stature de ministre se cache une mère déterminée à défendre son foyer.
Un combat pour toutes les femmes
Le geste dépasse largement le cadre personnel. La ministre y voit une contribution au combat plus large « contre les violences et le dénigrement visant les femmes ». Particulièrement lorsqu’elles occupent des postes de pouvoir. Les attaques, estime-t-elle, cherchent à « la décrédibiliser » et à « affaiblir sa voix » dans l’exercice de ses fonctions.
Alors que la RDC traverse une période marquée par « la guerre et la souffrance », comme elle le rappelle, Thérèse Kayikwamba Wagner assure qu’elle continuera d’exercer ses responsabilités ministérielles. La justice suivra son cours en parallèle.
Cette décision crée un précédent dans le paysage politique congolais. Elle envoie un message clair à tous ceux qui pensaient pouvoir user impunément des réseaux sociaux comme armes de déstabilisation : l’ère de l’impunité numérique touche peut-être à sa fin.
