Ce mercredi 9 juillet 2025, le très attendu procès Constant Mutamba s’ouvre à la Cour de cassation de Kinshasa dans un climat électrique. Dès les premières heures, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a verrouillé les abords du bâtiment judiciaire, interdisant tout attroupement. En cause : des impératifs de sécurité et la capacité limitée de la salle d’audience Marcel Lihau, qui ne peut accueillir que 150 personnes.
Pour garantir la transparence, l’audience est retransmise en direct à la télévision nationale. Une initiative qui vise également à désamorcer les tensions, alors que la NOGEC, parti de Mutamba, avait appelé ses militants à « accompagner leur leader ».
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Constant Mutamba face à l’accusation de détournement de fonds publics
Ancien ministre de la Justice et figure emblématique de l’opposition, Constant Mutamba comparaît pour détournement de 19 millions de dollars, initialement destinés à la construction d’un complexe pénitentiaire à Kisangani. Selon le parquet, les fonds ont été engagés sans validation préalable de la Première ministre, dans une manœuvre jugée frauduleuse.
« Le détournement est établi et nous le prouverons aisément », avance une source judiciaire. Bien que l’argent n’ait pas été débloqué par l’entreprise bénéficiaire, le parquet évoque un risque de perte évité grâce à l’intervention rapide de la cellule de renseignement financier. D’autres infractions, comme le blanchiment, auraient également pu être retenues.
Mutamba dénonce une cabale politique
Pour sa défense, Constant Mutamba dénonce un procès politique orchestré pour saboter ses réformes judiciaires et entraver sa lutte contre « l’agression rwandaise ». Il clame son innocence et parle d’un « dossier administratif gonflé artificiellement ».
Connu pour ses critiques virulentes envers les magistrats durant son mandat, Mutamba estime être victime d’un acharnement du procureur général. De son côté, le Conseil supérieur de la magistrature appelle à la sérénité et met en garde contre tout trouble à l’ordre public, rappelant que les incidents en salle pourraient constituer un délit d’audience.