3,1 millions de tonnes de cuivre exportées… mais toujours pas de pain sur la table

Malgré l’exportation de 3,1 millions de tonnes de cuivre en 2024, la République démocratique du Congo reste confrontée à une…

Malgré l’exportation de 3,1 millions de tonnes de cuivre en 2024, la République démocratique du Congo reste confrontée à une dure réalité : aucune amélioration tangible dans la vie des citoyens.

C’est le constat amer dressé mardi 27 mai 2025 par le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, lors d’un briefing conjoint avec son collègue Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias. Le ministre a dénoncé une économie minière performante sur le papier, mais stérile pour les foyers congolais.

LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ



« L’an dernier, nous avons exporté 3.100.000 tonnes de cuivre et 152.000 tonnes de cobalt, mais rien de tout cela ne se ressent dans le panier de la ménagère », a lancé Julien Paluku. Pour lui, l’économie doit se réorienter : « Le président nous a instruits de diversifier l’économie. Le secteur minier ne suffit plus. Il faut miser sur l’agriculture et les filières exportatrices. »

Un secteur plombé par trois obstacles majeurs

Paluku a pointé du doigt les principaux freins à cette relance économique :

  1. Une fiscalité étouffante : impôts et taxes plombent les affaires.

  2. Un manque criant d’infrastructures pour acheminer les produits vers les marchés.

  3. L’insécurité persistante : « Depuis 30 ans, le Rwanda injecte son venin sur notre territoire », a-t-il dénoncé.

Kabila interpellé : 12 questions qui fâchent

Sur le plan politique, Julien Paluku n’a pas mâché ses mots face au retour controversé de Joseph Kabila à Goma, ville toujours sous occupation du M23 et de l’armée rwandaise. Il lui a lancé 12 questions incisives, rappelant les décisions controversées de son règne.

Parmi elles :

  • Pourquoi avoir accepté l’entrée des troupes rwandaises en 2009 ?

  • Pourquoi avoir signé les accords du 23 mars à l’origine du M23 ?

  • Pourquoi se retrouver aujourd’hui aux côtés de ceux qui ont endeuillé le pays ?

  • Où est passé l’homme qui pleurait Mamadou Ndala et le général Bauma ?

« La personne que je connais n’aurait pas dû se retrouver à Goma. Il a subi la pression rwandaise pendant 18 ans, il le sait », a martelé Paluku.

Muyaya : “On doit tourner la page Kabila”

De son côté, Patrick Muyaya a tranché net :

« Kabila appartient au passé. Ce passé, les Congolais n’en veulent plus. Nous devons nous concentrer sur le président Tshisekedi pour mettre fin à cette guerre. »

L’ancien chef de l’État, accusant Félix Tshisekedi d’avoir « dilapidé son héritage », a appelé à une refondation de l’État depuis Goma, où il a entamé des consultations.

Mais pour le gouvernement, le vrai combat se joue ailleurs : dans la relance économique, la diversification, et la paix durable. Et pour cela, il faut, disent-ils, cesser de regarder dans le rétroviseur.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP