Politique




Tshisekedi se défend : « Je ne suis pas à l’origine de la démission de Kamerhe »

 À des milliers de kilomètres de Kinshasa, c’est une affaire congolaise qui a résonné dans les couloirs de l’ONU. Interrogé…

 À des milliers de kilomètres de Kinshasa, c’est une affaire congolaise qui a résonné dans les couloirs de l’ONU. Interrogé ce lundi 22 septembre en marge de la conférence de haut niveau sur les 80 ans des Nations Unies, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, s’est pour la première fois exprimé sur la démission de Vital Kamerhe de la présidence de l’Assemblée nationale. Et sa réponse est sans équivoque : le chef de l’État se défend toute implication.

« Je ne suis pas à la base de sa démission ni de tous ses problèmes », a-t-il déclaré face aux journalistes, cherchant à distance toute responsabilité dans la chute de son ancien allié. « Je continue toujours à le considérer comme un allié, comme un frère ».

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« Une cuisine interne »

Pour Tshisekedi, l’affaire des pétitions ayant visé Kamerhe et quatre autres membres du bureau relève de la « cuisine interne » de l’Assemblée nationale. Une expression qui minimise la portée politique de la crise et suggère que le pouvoir exécutif n’y a joué aucun rôle.

Le président congolais a même maintenu que leur partenariat politique restait intact – sauf si Kamerhe décidait d’y mettre fin. « Je ne vois pas pourquoi il va vouloir me tourner le dos, je n’y suis pour rien », a-t-il plaidé, dans un ton qui se voulait conciliant.

Un désaveu en douceur

Pourtant, dans la réalité, la démission de Kamerhe intervient après une fronde parlementaire menée par des députés de l’UDPS, le parti de Tshisekedi. Une coïncidence qui interroge, tant sur l’indépendance réelle du législatif que sur la sincérité des dénégations présidentielles.

En qualifiant cette crise de simple « cuisine interne », Tshisekedi tente visiblement de désamorcer les accusations de mainmise sur l’Assemblée nationale. Mais il évite soigneusement de s’étendre sur les véritables raisons de la chute de Kamerhe : la mauvaise gestion des fonds parlementaires et le manque d’alignement sur les priorités du pouvoir.

L’après-Kamerhe en suspens

Reste que cette prise de distance publique pose question. Soit Tshisekedi dit vrai, et il a perdu le contrôle de sa majorité parlementaire ; soit il maîtrise les événements, et son discours vise à préserver les apparences d’une démocratie apaisée.

Une chose est sûre : le départ de Kamerhe ouvre une période d’incertitude politique majeure. Et les prochains jours diront si le « frère » et « allié » déchu accepte de jouer le jeu de la loyauté – ou s’il décide, au contraire, de devenir un opposant de poids.

À New York, Tshisekedi a parlé en chef d’État soucieux de son image internationale. Mais à Kinshasa, c’est une tout autre musique qui se joue – celle du pouvoir, brut et sans concession.

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