BRUXELLES – La scène diplomatique africaine a pris des airs de théâtre politique ce jeudi au Global Gateway Forum 2025. Le président congolais Félix Tshisekedi a tendu la main à son homologue rwandais Paul Kagame, qui a saisi l’occasion pour rappeler sa vision du partenariat.
Kagame plaide pour des partenariats équitables
« Nous sommes ici pour discuter de partenariat, mais le sens du terme varie selon les personnes », a déclaré Kagame, d’une voix calme mais ferme. « Pour certains, il s’agit de donner des instructions et de faire des conneries. Pour d’autres, il s’agit de se plaindre. »
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Il a insisté sur l’importance de relations égalitaires, où risques et bénéfices sont partagés. Selon lui, la croissance africaine ne prospère que si elle circule dans les deux sens. « Un bon partenariat ne crée pas de dépendance, il crée de la valeur », a-t-il martelé, prônant une Afrique intégrée et autonome.
Une main tendue contestée
La proposition de Tshisekedi n’a pas trouvé un écho unanime. Olivier Nduhungirehe, ministre rwandais des Affaires étrangères, a dénoncé ce qu’il qualifie de « cinéma politique ». Selon lui, le chef de l’État congolais a détourné un forum consacré à la coopération pour aborder le conflit à l’Est de la RDC.
Il a accusé Kinshasa d’avoir violé les accords de paix de Washington du 27 juin, notamment par des bombardements contre l’AFC/M23 et les villages banyamulenge du Sud-Kivu. Nduhungirehe a rappelé les épisodes passés : menaces de bombardements sur Kigali, envoi de soldats congolais sur le territoire rwandais et recours à des mercenaires étrangers.
Une diplomatie complexe et tendue
Le ministre rwandais a dénoncé une manipulation médiatique, accusant Tshisekedi de séduire l’opinion publique congolaise tout en refusant le dialogue direct avec le M23. « Faire semblant de tendre la main alors que vous violez les accords existants, c’est du cynisme et des mensonges inacceptables au niveau d’un chef d’État », a-t-il tranché.
À Bruxelles, entre la main tendue et la réplique cinglante, la diplomatie congolo-rwandaise révèle toute sa complexité : un mélange de coopération affichée, de tensions historiques et de calculs politiques. Ces dynamiques continuent de peser sur l’avenir de la paix et de l’intégration régionale en Afrique.