BAMAKO. – Sur le stand congolais du premier salon « BAMZEX 25 », les échanges avaient des allures de traités stratégiques. Guy Kabombo Muadiamvita, vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale, a profité de cette tribune à Bamako pour consolider un réseau militaire en pleine recomposition.
Burkina Faso, Niger, Russie : le gouvernement congolais esquisse une nouvelle alliance défensive avec des partenaires africains et des puissances non traditionnelles.
« L’Afrique dispose des ressources humaines, techniques et morales nécessaires pour assurer elle-même sa sécurité », a affirmé le ministre. Il a ainsi repris la vision du président Félix Tshisekedi d’une « Afrique solidaire et maîtresse de sa sécurité ».
Cette déclaration, faite depuis la capitale malienne, sonne comme un signal géopolitique fort à l’occasion du premier Salon de la défense et de la sécurité.
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Une diplomatie de défense à plusieurs voix
Les rencontres se sont succédé à un rythme soutenu. Celle avec le vice-ministre russe de la Défense a toutefois marqué un tournant symbolique.
Dans un contexte de rivalités internationales croissantes, la RDC veut diversifier ses partenariats sans rompre avec ses alliés traditionnels.
Aux côtés des responsables burkinabè et nigériens, le ministre congolais a évoqué des coopérations concrètes : formation des troupes, échanges de renseignements et transfert de technologies.
Ces initiatives visent à renforcer une armée congolaise encore en reconstruction, confrontée aux défis persistants dans l’Est du pays.
BAMZEX 25 : la souveraineté africaine en vitrine
Placée sous le thème « L’Afrique au cœur des innovations mondiales de défense », la première édition de BAMZEX a permis à la délégation congolaise de découvrir des solutions adaptées aux réalités du terrain.
Guy Kabombo Muadiamvita veut transformer cette expérience en levier pour dynamiser l’industrie de défense nationale, encore naissante.
« Cette démarche s’inscrit dans la recherche d’une sécurité autonome, conçue par et pour les Africains », a-t-il souligné.
Cette vision repose sur deux axes : renforcer la coopération Sud-Sud et établir des partenariats stratégiques équilibrés avec des puissances prêtes à partager leur expertise sans ingérence.
Alors que les menaces sécuritaires se multiplient sur le continent, la RDC affirme sa volonté de devenir un acteur central des nouveaux équilibres africains.
Le message lancé depuis Bamako est clair : Kinshasa ne veut plus subir sa sécurité — elle veut désormais la construire.
