KINSHASA. – Le vote a eu lieu, mais dans une atmosphère lourde. Aimé Boji Sangara a été élu président du bureau de l’Assemblée nationale ce jeudi 13 novembre avec 413 voix sur 423. Ce résultat ne surprend pas, car il était le seul candidat présenté par l’Union sacrée de la Nation (USN). Clotilde Mutita a aussi été élue rapporteure adjointe sans difficulté.
Pourtant, plusieurs médias locaux affirment que les coulisses du Palais du Peuple ont été le théâtre de négociations douteuses.
Un vote retardé par une querelle de primes
Le scrutin, prévu dans l’après-midi, a accusé un long retard. Selon des sources parlementaires , un groupe de députés de l’USN a refusé de siéger. Ils réclamaient le versement d’une prime promise avant de valider le ticket unique.
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Ces sources évoquent une demande de 6 000 USD par parlementaire. Une avance de 2 500 USD aurait déjà été remise, et le solde devait suivre après le vote.
Ce bras de fer aurait provoqué le report de la séance plénière. L’opposition a condamné ce comportement et parle d’un « spectacle désolant » qui affaiblit la démocratie.
Une majorité fissurée malgré l’apparence d’unité
Cet épisode révèle une fracture interne au sein de l’USN. La majorité présidentielle ne montre pas l’image d’un bloc soudé, mais plutôt celle d’une coalition d’intérêts.
« On a la preuve que l’Union sacrée n’a pas garanti son unité. C’est un groupe d’opportunistes », a commenté un député, sous anonymat, dans un média local.
La question reste posée : comment des élus peuvent-ils réclamer une prime pour voter un ticket déjà validé par leur propre famille politique ? Observateurs et membres de l’opposition dénoncent une dérive inquiétante.
Un résultat acquis, mais une crédibilité fragilisée
Malgré les tensions, le vote s’est conclu. Aimé Boji Sangara succède à Vital Kamerhe à la tête de l’Assemblée nationale. Mais les révélations sur les tractations internes interrogent la gouvernance et l’éthique au plus haut niveau de l’État.
Ce bras de fer, centré sur des avantages financiers, risque d’entamer durablement la crédibilité du Parlement. Alors que la nouvelle équipe dirigeante entre en fonction, une ombre persiste : celle d’un vote peut-être obtenu au prix fort, et non sur la seule conviction politique.



