BBL, la mode mortelle qui affole le parlement Congolais

KINSHASA. – Dans l’hémicycle du Palais du Peuple, la voix du député Guy Mafuta Kabongo a tracé comme un scalpel. Ce…

Journal de Kinshasa

KINSHASA. – Dans l’hémicycle du Palais du Peuple, la voix du député Guy Mafuta Kabongo a tracé comme un scalpel. Ce jeudi 13 novembre, l’élu du Kasaï a interpellé le ministre de la Santé publique sur un phénomène en pleine expansion : la multiplication inquiétante de cliniques fantômes et de « boutiques » médicales pratiquant des chirurgies esthétiques à haut risque. En ligne de mire : le Brazilian Butt Lift (BBL), cette opération de augmentation fessière qui séduit de plus en plus de Congolaises, au péril de leur vie.

« Ces interventions exposent nos citoyennes à des dangers mortels », a alerté le parlementaire, dénonçant des établissements non agréés, dirigés par du personnel non qualifié et dépourvus du moindre équipement adéquat. Derrière les vitrines clinquantes et les publicités alléchantes sur les réseaux sociaux se cacherait une réalité sordide : celle de praticiens improvisés jouant avec la santé des femmes, dans un pays où la régulation fait cruellement défaut.

LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ



L’urgence d’une réponse gouvernementale

Face au silence des autorités sanitaires, le député a adressé une série de questions précises au ministre Roger Kamba. Ces cliniques sont-elles ne serait-ce qu’autorisées ? Disposent-elles du plateau technique requis ? Quelles qualifications exigées des praticiens ? Autant de points restés sans réponse, alors que les complications post-opératoires – infections, embolies graisseuses, parfois décès – se multiplient dans l’ombre.

La mode du BBL, popularisée par des influenceuses et certaines figures médiatiques, crée une pression sociale dangereuse. « Il est impératif que le gouvernement assume sa responsabilité dans la protection des citoyens et la préservation de l’éthique médicale », a plaidé Mafuta, appelant à un encadrement urgent de ces pratiques.

Un cadre légal inexistant

L’initiative du député relance un débat crucial sur la régulation des pratiques esthétiques en RDC. Dans un contexte où la quête de beauté frôle souvent l’obsession, l’absence de cadre expose les femmes les plus vulnérables à des dérives prédateurs. Quelles sanctions contre les centres illégaux ? Quelles mesures de prévention ? La balle est désormais dans le camp du ministre Kamba.

Alors que les réseaux sociaux continuent de véhiculer des images idéalisées de silhouettes remodelées, la réalité, elle, est tout autre : celle de femmes risquant leur vie sur des tables d’opération de fortune. Le parlement a tiré la sonnette d’alarme. Reste à savoir si le gouvernement entendra cet appel à la raison.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP