LUANDA – Le ton était posé et direct. Face aux dirigeants africains et européens réunis pour le 7ᵉ Sommet UA-UE, le Président Félix Tshisekedi a lancé un avertissement clair. Dès son intervention dans le panel « Paix, sécurité, gouvernance et multilatéralisme », il a affirmé que la prospérité reste impossible sans sécurité.
« Si nous voulons parler de croissance, de mobilité ou d’investissement, nous devons d’abord admettre une réalité simple : la paix est devenue une urgence vitale », a-t-il déclaré. Il a ensuite évoqué la situation dans l’Est de la RDC, marquée selon lui par des violences alimentées par des ingérences extérieures. Pour le chef de l’État, aucun partenariat crédible ne peut ignorer cette vérité.
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Un sommet qui tourne au test de sincérité
Le sommet marque les 25 ans du partenariat UA-UE. Au lieu d’une célébration, Félix Tshisekedi a transformé ce moment en examen de conscience. Il a demandé une évaluation sincère des résultats et un changement profond des bases de la coopération. « C’est un moment de vérité pour reconnaître ce qui doit être corrigé », a-t-il insisté, appelant à un avenir commun plus solide et plus équilibré.
Son discours a résonné dans la salle. Il a rappelé que les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale, pourtant inscrits dans les chartes internationales, restent bafoués en RDC. Ce rappel ferme visait autant les partenaires que les acteurs régionaux.
Le sommet, coprésidé par João Lourenço et António Costa, s’étale sur deux jours. La première journée, centrée sur la paix, a mis en lumière l’intervention du président congolais. La seconde portera sur les citoyens, les migrations et la mobilité.
Bien que Costa ait appelé à un partenariat « robuste et équilibré », Félix Tshisekedi a posé une condition claire : cet équilibre commence par la sécurité et le respect de la souveraineté des États.
À Luanda, il n’a pas seulement défendu la RDC. Il a porté la voix d’une Afrique qui exige dignité, justice et un partenariat plus honnête.
