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RDC-Rwanda : le dialogue des sourds

KINSHASA/KIGALI – Le scénario se répète inlassablement. Chaque camp reste ferme sur ses positions. La région espérait une avancée après…

Journal de Kinshasa

KINSHASA/KIGALI – Le scénario se répète inlassablement. Chaque camp reste ferme sur ses positions. La région espérait une avancée après l’accord de Washington du 27 juin. Pourtant, le Rwanda et la République démocratique du Congo s’enferment dans un dialogue de sourds. Les deux pays s’accusent mutuellement de bloquer le processus de paix.

Sur RFI, le chef de la diplomatie rwandaise, Olivier Nduhungirehe, dresse un constat dur. Il affirme que la paix signée reste ignorée sur le terrain. Il accuse l’aviation congolaise de mener des « bombardements quotidiens », non seulement contre le M23, mais aussi, de façon plus grave, « contre les villages banyamulenge » du Sud-Kivu. Selon Kigali, Kinshasa joue double jeu : signer un accord tout en poursuivant les attaques.

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Les FDLR, le point de rupture central

Le cœur du désaccord reste le sort des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Le ministre rwandais se montre catégorique : « Il n’y aura la paix dans l’est du Congo que si les génocidaires FDLR sont neutralisés. » Il rejette les déclarations de Kinshasa qui affirme avoir commencé cette neutralisation. Pour lui, ces propos relèvent du mensonge. Il accuse le gouvernement congolais de « soutenir » les FDLR.

En face, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, soutient que la RDC respecte ses engagements. Elle rappelle les appels adressés aux FDLR pour qu’ils déposent les armes. Elle renvoie Kigali à ses responsabilités : « Si le Rwanda veut vraiment en finir avec les FDLR, il doit aussi créer des conditions favorables. » Elle fait référence à la demande des rebelles qui réclament un dialogue direct avec Kigali, une option que le Rwanda exclut totalement.

Une rencontre Tshisekedi–Kagame qui patine

Dans ce climat de méfiance, une rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame, annoncée « dans quelques jours », semble désormais incertaine. Le ministre Nduhungirehe minimise son importance immédiate. Il rappelle que la paix est déjà signée et qu’il faut d’abord l’appliquer.

Cette nouvelle confrontation verbale, dans les médias internationaux , montre l’impasse actuelle. Chaque camp cherche à gagner la bataille du récit. Pendant ce temps, les combats continuent et les civils paient le prix fort, loin des discours diplomatiques.

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