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Nord-Kivu : le M23 utilise l’aéroport de Goma comme arme de pression

GOMA – Le sort de centaines de milliers de civils pris au piège dans le Nord-Kivu se joue sur une piste…

Journal de Kinshasa

GOMA – Le sort de centaines de milliers de civils pris au piège dans le Nord-Kivu se joue sur une piste d’atterrissage. Ce mercredi 26 novembre, l’Alliance Fleuve Congo/M23 a fermement rejeté tout argument humanitaire pour justifier la réouverture de l’aéroport international de Goma, qu’il contrôle depuis janvier 2025. Une position qui transforme cette infrastructure vitale en instrument de pression politique et isole un peu plus une région au bord de la catastrophe humanitaire.

Lors d’une conférence de presse, le porte-parole du mouvement rebelle a balayé d’un revers de main les appels internationaux, dont ceux répétés du président français Emmanuel Macron. Pour le M23, l’urgence humanitaire invoquée par la communauté internationale ne serait qu’un prétexte masquant des « objectifs politiques et logistiques autres ».

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Une crise humanitaire délibérément ignorée

Cette prise de position place les organisations humanitaires dans une impasse critique. L’aéroport de Goma est le poumon logistique de toute la région, permettant l’acheminement rapide de vivres, de médicaments et le transport du personnel urgentiste. Sa fermeture force les convois à emprunter des routes terrestres périlleuses, rallongeant considérablement les délais et le coût des opérations de secours.

« La situation dans les camps de déplacés autour de Goma est catastrophique. Le choléra et la malnutrition progressent. Chaque jour de fermeture de l’aéroport se compte en vies perdues », témoigne sous couvert d’anonymat un travailleur humanitaire présent sur place.

Un levier stratégique pour le M23

En niant la réalité de l’urgence humanitaire, le M23 envoie un message clair à Kinshasa et à ses partenaires internationaux : toute concession, même humanitaire, devra passer par une négociation politique. Le contrôle de l’aéroport représente pour la rébellion un atout stratégique majeur dans le bras de fer qui l’oppose au gouvernement congolais.

Cette position intransigeante intervient alors que le mouvement, qui a récemment formé l’AFC et consolidé ses positions avec la prise de Katoyi, semble vouloir durcir le ton. La communauté internationale, qui espérait une ouverture humanitaire, se retrouve face à un mur.

Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU suit la situation avec inquiétude, la balle est désormais dans le camp des diplomates. Mais pour les populations civiles du Nord-Kivu, le temps presse bien plus vite que celui des négociations.

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