Guinée-Bissau : l’armée prend le pouvoir et gèle le processus électoral

BISSAU – La Guinée-Bissau a basculé. Ce mercredi 26 novembre 2025, un groupe d'officiers se présentant sous le nom de «…

Journal de Kinshasa

BISSAU – La Guinée-Bissau a basculé. Ce mercredi 26 novembre 2025, un groupe d’officiers se présentant sous le nom de « Haut commandement militaire pour la restauration de l’ordre » a annoncé prendre le « contrôle total du pays », suspendre le processus électoral en cours et fermer les frontières. Cette prise de pouvoir par la force intervient à la veille de la publication des résultats de l’élection présidentielle de dimanche dernier, plongeant le pays dans une nouvelle crise institutionnelle.

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La déclaration, lue par le général Denis N’Canha, chef de la maison militaire de la présidence, depuis le siège de l’état-major des armées, acte un coup d’État. Les militaires ont décrété la suspension des programmes dans les médias et appelé la population au calme, alors que le président Umaro Sissoco Embalo et ses deux principaux rivaux, Domingos Simoes Pereira et Fernando Dias da Costa, seraient aux arrêts.

Un putsch après une élection contestée

La prise de pouvoir militaire met un terme brutal à l’attente des résultats des scrutins présidentiel et législatif du 23 novembre. Dès mardi, le président sortant et son concurrent Fernando Dias da Costa avaient tous deux revendiqué la victoire, créant un climat de tension prévisible dans un pays où la crise post-électorale de 2019 avait duré plusieurs mois.

Plus tôt dans la journée, des tirs nourris avaient retenti près du palais présidentiel et de la Commission électorale. Selon Jeune Afrique, le président Embalo avait alors contacté le média pour annoncer son arrestation et celle de son ministre de l’Intérieur et des plus hauts gradés de l’armée, dénonçant un coup d’État.

Un pays coutumier des crises politiques

La Guinée-Bissau, indépendante depuis 1974, a connu quatre coups d’État réussis et de nombreuses tentatives, faisant de l’instabilité politique une triste constante. La dernière tentative de putsch remonte à 2023 et visait déjà le président Embalo.

Alors que les rues de Bissau sont désormais calmes et que la Garde présidentielle occupe les artères stratégiques, l’avenir politique immédiat du pays repose entre les mains d’un haut commandement militaire qui promet de rétablir l’ordre, sans préciser pour l’instant la durée de cette transition ni les prochaines étapes.

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