Ce lundi 6 octobre 2025, Kinshasa vibrait au rythme du football continental. Sous le ciel chaud de la capitale congolaise, les drapeaux des 54 fédérations flottaient fièrement devant la Concession Kemecha, théâtre de la 47ᵉ Assemblée générale ordinaire de la Confédération africaine de football (CAF).
Dans les allées, un ballet d’élégance : dirigeants, anciens joueurs, légendes et techniciens. Parmi eux, Jean-Florent Ibenge, figure emblématique du football congolais, est apparu sous les applaudissements nourris d’un public conquis.
L’ouverture officielle a été marquée par le discours vibrant de Judith Suminwa, Première ministre de la RDC, qui a salué « la foi inébranlable du Congo dans le football ».
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« Notre pays traverse des moments sombres, mais le football apporte la joie et la lumière », a-t-elle lancé avec émotion, avant d’adresser une pensée émue aux compatriotes « sous le joug des envahisseurs ».
Motsepe : « Le Congo doit accueillir la CAN »
Sur la tribune, Patrice Motsepe, président de la CAF, a pris la parole, visiblement ému par l’accueil congolais.
« J’aime le Congo, je me sens chez moi à Kinshasa. Mon père admirait Lumumba. Ce pays a tout pour organiser la CAN ou la CHAN », a-t-il déclaré, déclenchant une salve d’applaudissements.
À ses côtés, Gianni Infantino, président de la FIFA, a salué « l’engagement du gouvernement congolais pour la relance du football africain ».
Motsepe, lui, a tracé l’avenir avec optimisme :
« Nous avons une vision. Celle de générer un milliard de dollars de revenus pour le football africain d’ici huit ans, de renforcer le football féminin et d’appuyer nos jeunes talents. »
Une CAF en plein renouveau
L’événement de Kinshasa 2025 n’a pas seulement célébré la passion du ballon rond : il a consacré le retour à la rentabilité financière de la CAF.
Selon le rapport présenté, l’institution enregistre un bénéfice net de 9,48 millions de dollars pour l’exercice 2023-2024, après des années de turbulences. Ses revenus atteignent désormais 166,4 millions de dollars, portés par 16 nouveaux partenaires commerciaux.
Cette embellie se traduit concrètement :
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81 millions de dollars alloués aux compétitions,
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35 millions au développement du football,
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19 millions à l’organisation des tournois,
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21 millions à la gouvernance et à l’administration.
Les dotations ont été revalorisées de manière spectaculaire :
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Le vainqueur de la Ligue des Champions CAF percevra 4 millions de dollars (+60 %).
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La Ligue des Champions Féminine offrira désormais 600 000 dollars à son champion.
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Le CHAN 2024 bénéficie d’une cagnotte globale de 10,5 millions, dont 3,5 millions pour le vainqueur.
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La CAN 2023 en Côte d’Ivoire avait déjà atteint un record de 32 millions de dollars en primes.
Kinshasa, symbole d’un continent qui croit encore
Au-delà des chiffres, Kinshasa aura incarné l’âme du football africain : celle d’un continent qui, malgré ses blessures, refuse de cesser de rêver.
Dans son discours de clôture, Motsepe a lancé un message porteur d’espérance :
« Nous travaillons pour que, bientôt, un pays africain remporte la Coupe du monde. »
Sous les applaudissements, la salle s’est levée.
Le rideau est tombé sur une Assemblée historique, marquée par la fierté congolaise et l’ambition d’une Afrique qui, une fois encore, veut briller par son talent et son unité.