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Braquage RawBank : la justice ordonne une reconstitution sur les lieux du crime

Le tribunal militaire de Kinshasa/Gombe a décidé de revivre le braquage. Ce jeudi, les juges ont ordonné une descente directement…

Journal de Kinshasa

Le tribunal militaire de Kinshasa/Gombe a décidé de revivre le braquage. Ce jeudi, les juges ont ordonné une descente directement dans l’agence RawBank de la place Victoire, épicentre du casse survenu le 16 octobre dernier. Une décision rare qui marque un tournant dans cette affaire aux multiples zones d’ombre.

Le major Freddy Ewume, président de la juridiction, a fixé la reconstitution au mardi 4 novembre. Objectif : dénouer le jeu des versions contradictoires en replaçant chacun dans le décor exact du braquage. « Cette descente permettra au Tribunal de mieux comprendre le déroulement des faits », a-t-il justifié, conscient que la matérialité des lieux pourrait trancher là où les témoignages divergent.

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La défense joue la carte de l’irresponsabilité psychiatrique

L’audience a également vu la défense d’Honorine Porsche déployer une nouvelle stratégie. Ses avocats ont exigé la comparution des psychiatres ayant diagnostiqué chez leur cliente des « troubles mentaux notoires », dont une dépression sévère. Pour eux, ce rapport médical constitue une cause de non-imputabilité qui devrait laver l’accusée de toute responsabilité pénale.

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La juridiction militaire, prudente, a pris acte de cette requête sans s’engager immédiatement. Elle se réserve quelques jours pour statuer sur l’opportunité de faire comparaître ces experts dont le témoignage pourrait bouleverser toute la procédure.

Le témoignage poignant de la caissière

La guichetière Bénédicte Tshiyoba Kabangu a livré un témoignage glaçant. Face aux juges, elle a décrit les minutes terrifiantes du braquage. « C’est par peur que je lui ai remis l’argent, j’avais vu la mort devant moi », a-t-elle confié, la voix empreinte d’émotion. Elle se souvient parfaitement de la menace : « Tu veux mourir ? Sinon donne l’argent ».

Dans un récit précis, elle a détaillé le contenu du sac : 10 500 dollars américains et 28 millions de francs congolais en petites coupures. Un butin substantiel prélevé sous la menace d’une arme factice, selon l’accusée. « C’était la première fois que je voyais cette dame », a-t-elle insisté, précisant que l’agresseuse portait une cagoule durant l’incident.

Ce procès aux multiples rebondissements captive l’opinion publique congolaise. Entre la reconstitution in situ et la possible irresponsabilité pénale, la justice militaire explore toutes les pistes. L’affaire RawBank, déjà marquée par le profil atypique de l’accusée principale, s’annonce plus complexe que jamais. Rendez-vous est pris mardi prochain dans l’agence bancaire, où juges, accusés et témoins rejoueront le drame minute par minute.

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