Politique




Ilambo, l’Homme de l’Ombre qui Parle pour Tshisekedi

KINSHASA – Par une ordonnance présidentielle signée le 22 novembre, Félix Tshisekedi a choisi son nouveau porte-voix. Dans le paysage souvent…

Journal de Kinshasa

KINSHASA – Par une ordonnance présidentielle signée le 22 novembre, Félix Tshisekedi a choisi son nouveau porte-voix. Dans le paysage souvent bruyant de la politique congolaise, son choix s’est porté sur un technicien de l’ombre, réputé pour sa discrétion et son efficacité : Bienvenu Ilambo Bwaka. À seulement 36 ans, cet administrateur civil se voit confier le rang de ministre et la lourde tâche d’incarner la voix du chef de l’État.

La nomination d’Ilambo à ce poste stratégique est bien plus qu’un simple remaniement ; c’est un signal fort. Elle consacre l’ascension d’une nouvelle génération de technocrates formés à l’École nationale d’administration de la RDC (ENA-RDC), dont la légitimité repose sur la compétence plus que sur l’exposition médiatique.

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Du bureau de la Première Dame au cœur du pouvoir

Le parcours d’Ilambo est un modèle de progression méthodique. Repéré en 2019 au sein du Bureau du Conjoint du Chef de l’État, il a su se rendre indispensable en professionnalisant la communication de la Première Dame, Denise Nyakeru Tshisekedi. Il a piloté des campagnes nationales comme « Excellentia » et « Congo au Féminin », et a construit, dans la plus grande discrétion, sa visibilité internationale.

Son passage en 2025 à la Fondation LONA, comme Directeur de cabinet adjoint chargé des questions techniques, a été une étape décisive. Il y a affûté ses compétences en coordination stratégique et en gestion opérationnelle, se préparant sans doute inconsciemment à la mission qui l’attend aujourd’hui.

Le défi : Structurer la voix présidentielle dans un océan de bruit

La mission confiée à Bienvenu Ilambo est colossale. Il devra concevoir et piloter la stratégie globale de communication de la Présidence, un appareil souvent critiqué pour son manque de cohérence. Dans un environnement médiatique congolais hyperactif, rongé par les fake news et la surenchère politique, son défi sera de garantir un alignement parfait des messages avec les priorités nationales.

Son style, fait de rigueur et de faible exposition, contraste avec celui des communicants politiques traditionnels. C’est probablement ce qui a séduit le président Tshisekedi : la promesse d’une communication recentrée sur le fond, plus structurée, et capable de restaurer la lisibilité de l’action présidentielle auprès d’une opinion souvent sceptique.

Pour de nombreux observateurs, cette nomination marque un tournant. Le président a choisi un expert du « comment » plutôt qu’un stratège du « pourquoi ». L’enjeu est désormais de taille : transformer un technicien de l’ombre en architecte d’une narration présidentielle capable d’embarquer toute une nation.

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