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Tshopo : le coup de force des députés contre un gouverneur absent

KISANGANI, TSHOPO – Ils étaient dix-huit. Dix-huit députés provinciaux réunis dans l'hémicycle, face à un siège vide. Celui de Paulin…

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KISANGANI, TSHOPO – Ils étaient dix-huit. Dix-huit députés provinciaux réunis dans l’hémicycle, face à un siège vide. Celui de Paulin Lendongolia Lebabonga, gouverneur de la Tshopo, dont le destin politique s’est joué en son absence. Ce lundi 27 octobre, la machine institutionnelle a agi, implacable, pour signifier sa défiance. Verdict : 18 voix pour, zéro contre. La motion, portée comme un couperet, a atteint sa cible.

Une destitution sans appel

Le président de l’Assemblée provinciale, le Dr Mateus Kanga Londimo, a prononcé l’acte d’une voix neutre, citant l’article 42 de la loi sur la libre administration des provinces. La procédure a suivi son cours, le sort s’est scellé. Lendongolia, absent de Kisangani et n’ayant délégué personne pour le représenter, est désormais réputé démissionnaire. Son gouvernement chute avec lui.

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L’offensive, menée par le député Bienvenu Bolongue, a frappé fort. Incapacité, détournements de fonds, mauvaise gestion, multiplication des foyers de conflits coutumiers : la liste des griefs a dressé l’image d’un pouvoir provincial en déliquescence. Des accusations lourdes, restées sans contradiction, faute de défense du gouverneur.

Une province en attente de transition

Dans les coulisses de ce coup de force parlementaire, la bataille des procédures s’est enflammée. Le gouverneur déchu, dans une correspondance adressée au président de l’assemblée, a plaidé son absence. Il affirmait ne pas avoir été officiellement convié à la plénière et en réclamait le report. Un argument balayé par des élus pressés d’en finir.

Le compte à rebours est lancé. Paulin Lendongolia dispose de 48 heures pour présenter sa lettre de démission au Président de la République. En attendant, le vice-gouverneur gère les affaires courantes d’une province désormais orpheline de son autorité suprême.

Cet après-midi à Kisangani, le soleil a brillé sur un paysage politique redessiné. La démocratie locale a montré ses muscles, et ses limites. Elle a aussi mis en scène l’absence : un fauteuil vide, des accusations sans réplique et le silence lourd d’un gouverneur dépassé par la tempête. La Tshopo entre en interrègne, sur les cendres d’un pouvoir qui n’a pas su voir venir la chute.

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