Sous le ciel de Kinshasa, la tension a le goût de l’histoire. À la veille du choc contre les Lions de la Teranga, Sébastien Desabre, l’architecte des Léopards, s’est présenté devant la presse non en tacticien froid, mais en croyant. La confiance, chez lui, n’est pas un slogan ; c’est une conviction chevillée au corps, forgée dans la longue montée en puissance d’une équipe en quête de son glorieux passé.
« Demain, nous allons affronter une des meilleures équipes d’Afrique. Je crois que nous avons les armes pour les embêter. » Les mots du sélectionneur français, lundi 7 septembre au Stade des Martyrs, résonnent comme une promesse. Non pas une bravade, mais l’affirmation tranquille d’un groupe qui se sait à l’aube de son destin.
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Un duel à hauts risques sur la route du Mondial
L’enjeu est colossal. En face, le Sénégal, champion d’Afrique en titre, son armada et son icône, Sadio Mané. Sur le papier, le duel semble inégal. Mais le football ne se joue pas sur le papier ; il se vit dans l’arène brûlante du Stade des Martyrs, porté par les clameurs d’un peuple assoiffé de revivre l’épopée de 1974.
Desabre le sait. Son discours est un subtil mélange de réalisme et d’ambition. « Chaque match a sa vérité. On a gagné face au Soudan du Sud mais il faut rester assez humble. » L’humilité, oui, mais pas la résignation. « On voulait être encore dans la course à trois journées de la fin. C’est le cas. » Et ce match à domicile, prévu de longue date, est celui de toutes les opportunités.
Une équipe soudée, des armes multiples
Le manager évoque ses atouts : la flexibilité tactique, la motivation ultra de joueurs professionnels qu’il n’a pas besoin de galvaniser – « Si on n’est pas motivé là, à ce moment, il faut changer de métier » –, et l’intégration parfaite de nouveaux venus comme Bissaka, dont la staritude mondiale se met au service collectif sans faire d’ombre.
L’objectif est clair, net, tranchant : « Les battre pour prétendre à la qualification. » Point final. Il ne s’agit pas de jouer le spectacle, mais de remporter une bataille. De saisir ce morceau de rêve qui passe à portée de pied.
Demain, sur la pelouse sacrée, ce ne seront pas onze joueurs qui affronteront le Sénégal, mais toute une nation. Chaque passe, chaque tackle, chaque occasion sera portée par le souffle de millions de Congolais. Le crépuscule des Léopards pourrait bien annoncer une nouvelle aube. Celle qui mène vers le Mondial.