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Nord-Kivu : les FARDC pilonnent les positions du M23 à Bibwe, les rebelles se renforcent

Le grondement des avions de guerre a réveillé le groupement de Bashali Mokoto aux aurores. Depuis ce vendredi 19 septembre,…

Le grondement des avions de guerre a réveillé le groupement de Bashali Mokoto aux aurores. Depuis ce vendredi 19 septembre, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) mènent une offensive d’envergure contre les positions de la rébellion du M23 autour de Bibwe, dans le territoire de Masisi. Des bombardements aériens ciblés ont été lancés pour disloquer les lignes adverses, alors que les renseignements congolais signalent un renforcement massif des rebelles dans la zone depuis jeudi.

Selon des sources militaires et locales, les combattants de l’AFC/M23 convergent depuis Kitshanga et Kalembe vers les localités de Minjenje, Bibwe, Malemo et Mpety. L’objectif de ce regroupement reste flou, mais il intervient au lendemain de la reprise par les FARDC des villages de Katobi et Luola, dans le groupement voisin de Kisimba (territoire de Walikale). Une perte stratégique qui semble avoir poussé les rebelles à consolider leurs positions dans le secteur de Bibwe.

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Psychose et incertitude chez les civils

Les détonations de bombes et d’artillerie lourde ont plongé les habitants des villages environnants dans la panique. Beaucoup, habitués aux soubresauts violents de ce conflit qui n’en finit pas, redoutent une nouvelle escalade des combats – et avec elle, son cortège de déplacés et de destructions.

« On entend les avions et les explosions depuis le matin. Personne n’ose bouger. On vit dans la peur permanente », confie un habitant de Bashali contacté par téléphone.

Une offensive pour contrer un renforcement rebelle

Les récentes avancées des FARDC à Katobi et Luola avaient marqué un succès tactique certain. Mais le M23 semble déjà réagir en ramenant des troupes et en préparant une contre-offensive ou une défense en profondeur. La zone de Bibwe, carrefour d’accès vers plusieurs localités clés, constitue un enjeu militaire de taille.

En engageant l’aviation, les FARDC visent visiblement à frapper fort et vite, pour désorganiser les mouvements ennemis et empêcher la constitution d’un front stabilisé. Preuve que les opérations se professionnalisent, mais aussi que la guérilla pour le contrôle des territoires continue de plus belle.

La guerre de l’information, autre champ de bataille

Dans ce conflit où chaque camp communique autant par les armes que par la propagande, les versions peinent à coïncider. Les FARDC affirment mener une opération préemptive contre des « regroupements terroristes » ; le M23, de son côté, se présente souvent en posture défensive.

Une chose est sûre : la région reste un brasier sous cendres chaudes. Et chaque mouvement tactique, chaque bombe lâchée, chaque village repris ou perdu, influence l’équilibre précaire – et le destin de milliers de civils pris au piège.

La communauté internationale, elle, observe, s’alarme, mais peine à imposer une paix durable. En attendant, sur le terrain, c’est la loi des armes qui continue de parler.

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