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Le M23/AFC accuse Kinshasa d’avoir violé le cessez-le-feu

À peine l’encre de l’accord de Doha avait-elle séché que la confiance s’effritait déjà. Le mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo/M23…

JD Kinshasa

À peine l’encre de l’accord de Doha avait-elle séché que la confiance s’effritait déjà. Le mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo/M23 accuse le gouvernement congolais d’avoir violé le cessez-le-feu, moins de 24 heures après la signature du Mécanisme conjoint de surveillance et de vérification, le mardi 14 octobre 2025.

Dans un communiqué au ton ferme, le M23 affirme que les forces coalisées du régime de Kinshasa ont mené, dès le lendemain, d’intenses bombardements sur des zones civiles et sur plusieurs de leurs positions dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Selon le mouvement, ces attaques auraient été conduites à l’aide de drones et d’avions de combat SUKHOI-25, suivies d’assauts terrestres à Kadasomwa, Lumbishi et Kasake.

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Une accusation grave qui fragilise le processus de Doha

Pour l’AFC/M23, ces offensives constituent « une trahison cynique » du processus de paix de Doha, signé sous la médiation du Qatar, des États-Unis et de l’Union africaine. Le mouvement estime que Kinshasa aurait délibérément choisi la voie des armes, au mépris des engagements pris devant la communauté internationale.

« Cette attitude belliqueuse démontre à la face du monde que le régime de Kinshasa a tourné le dos au processus de paix », dénonce le M23, évoquant un bilan humain lourd et des bombardements ayant touché des civils. Le groupe rebelle parle d’“atrocités” aggravant une crise humanitaire déjà aiguë dans l’Est du pays.

Appel à la communauté internationale et avertissement du M23

Face à ce qu’il qualifie de “sabotage du processus de paix”, le M23 en appelle directement aux observateurs du Mécanisme de surveillance et de vérification – à savoir le Qatar, les États-Unis et l’Union africaine – afin qu’ils constatent ces violations présumées et interviennent pour éviter une reprise généralisée des hostilités.

Dans le même communiqué, le mouvement réaffirme son “engagement indéfectible à défendre la population congolaise par tous les moyens”, tout en réitérant sa solidarité envers les civils pris dans les combats.

Entre diplomatie et méfiance : le fragile équilibre de Doha

Ces accusations surviennent alors que la signature du Mécanisme de vérification M23 Doha, saluée comme une avancée diplomatique majeure, devait marquer le retour de la confiance entre les deux camps.
Mais à peine 24 heures plus tard, la flamme de la paix vacille déjà, laissant planer une question lourde de sens : le processus de Doha survivra-t-il à sa première épreuve ?

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