Dans un communiqué publié le lundi 16 juin, le mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) a salué la décision de l’Assemblée nationale d’autoriser les poursuites judiciaires contre Constant Mutamba, ministre d’État en charge de la Justice, accusé d’avoir détourné 19 millions de dollars destinés à la construction d’une prison à Kisangani.
Le mouvement qualifie cette avancée de pas important vers la redevabilité et félicite la justice ainsi que l’Assemblée nationale pour leur synergie. Il appelle cependant à étendre cette rigueur à tous les autres responsables impliqués dans des scandales financiers, notamment ceux liés à la gestion du FONAREV (Fonds national de réparation des victimes) et du FRIVAO (Fonds spécial d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda), soupçonnés de détournements massifs.
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La LUCHA dénonce une corruption systémique, affirmant que ces fonds censés soulager les victimes sont devenus « une insulte à leur mémoire » et « un supplice pour les survivants ». Elle exhorte le Parlement à ouvrir une commission d’enquête sur la gestion de ces fonds depuis leur création.
Le mouvement exige également une enquête sur l’acquisition présumée illégale d’un bien immobilier à Bruxelles par le procureur général Firmin Mvondé Mambu, au nom de l’équité et de l’intégrité de la justice congolaise.
Enfin, la LUCHA enjoint au président Félix Tshisekedi et à la Première ministre Judith Suminwa de prendre leurs responsabilités :
« Qu’ils exigent la démission, ou à défaut, la révocation immédiate du ministre Mutamba, pour garantir une procédure libre de toute interférence politique. »
Cette affaire, liée aux indemnisations versées par l’Ouganda à la RDC pour les exactions commises lors de la guerre de six jours à Kisangani en 2000, met en lumière l’urgence d’un véritable assainissement de la gestion publique.
Le ministre Mutamba, dont la sortie du territoire a été interdite par la justice, peut désormais être poursuivi après la levée de ses immunités parlementaires. Le peuple congolais attend désormais des actes concrets pour que cesse l’impunité des puissants.