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Fayulu–Tshisekedi : l’ennemi d’hier devient l’allié de demain ? Rencontre historique au Palais de la Nation

Kinshasa, 5 juin 2025 — Une poignée de main que personne n’attendait. Après des années de tension politique et de…

Kinshasa, 5 juin 2025 — Une poignée de main que personne n’attendait. Après des années de tension politique et de critiques virulentes, Martin Fayulu, leader de l’opposition radicale et président du parti Ecidé, a été reçu ce jeudi au Palais de la Nation par Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République Démocratique du Congo.

Il aura fallu 72 heures après sa demande publique pour que l’ancien candidat à la présidentielle de 2023 obtienne une audience présidentielle. Arrivé à 16h40, Fayulu, détendu et souriant, est monté les marches du Palais jusque dans le salon des ambassadeurs, accompagné de ses collaborateurs les plus proches : Devos Kitoko, Prince Epenge, Lexxus Legal et Chantal Moboni.

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« Je suis content de vous voir et nous allons échanger à cœur ouvert », a lancé Félix Tshisekedi à son invité d’un jour, dans une ambiance étonnamment chaleureuse.

 

Un dialogue pour conjurer les crises

Durant près de deux heures, les deux hommes ont échangé à huis clos sur la situation critique du pays. Martin Fayulu, s’adressant ensuite à la presse, a résumé l’objectif de sa démarche :

« Le pays est dans une passe très difficile. Nous sommes attaqués de partout. Nous avons besoin de la cohésion nationale. Je suis venu pour lui dire que nous n’avons pas 36 solutions : nous devons créer un camp de la patrie. »

Face à la triple crise – sociale, politique et sécuritaire – Fayulu a plaidé pour un dialogue social, en s’appuyant sur l’initiative de la CENCO et de l’ECC qui proposent un pacte social national. Il a ainsi demandé au Président de rencontrer ces deux structures religieuses influentes. En retour, Félix Tshisekedi aurait promis de répondre rapidement à cette sollicitation.

 

Pas d’accord politique… pour l’instant

Interrogé sur une éventuelle entrée de l’opposition dans les institutions, Fayulu a été clair : ce sujet n’a pas été abordé lors de la rencontre. Ce face-à-face n’était donc pas une négociation de postes, mais bien une tentative de désamorcer la bombe sociale et politique qui menace la cohésion du pays.

De Genève à Kinshasa : 6 ans de rupture

Cette rencontre marque un tournant majeur dans les relations entre les deux leaders. Depuis leur rupture à Genève en novembre 2018, où ils s’étaient affrontés autour de la désignation du candidat commun de l’opposition, Fayulu s’était érigé en opposant farouche du pouvoir en place.

Aujourd’hui, le duel semble céder la place à un dialogue, dans ce qui pourrait devenir, à terme, un duo au service de l’intérêt national.

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