KINSHASA – Un silence lourd a remplacé les chants et les rires. La communauté éducative congolaise pleure, ce lundi 20 octobre, la disparition soudaine de Bonette Élombe. Cette enseignante, devenue une étoile médiatique grâce à sa pédagogie joyeuse et ses vidéos virales sur les réseaux sociaux, s’est éteinte, laissant orphelins des centaines d’élèves et une nation entière qui voyait en elle le visage rayonnant de l’école de demain.
Le ministère de l’Éducation nationale et Nouvelle Citoyenneté a fait part de sa « profonde tristesse » dans une publication Sur le compte X, saluant la mémoire d’une « enseignante dévouée, passionnée par son métier et admirée pour sa manière exemplaire de transmettre le savoir ». Une perte qui résonne bien au-delà des murs de son école de Yolo Sud.
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Une star de la pédagogie joyeuse
Bonette Élombe n’était pas une institutrice ordinaire. Elle était un tourbillon de vie. Dans sa classe, les leçons se transformaient en spectacles. Elle accueillait chaque matin ses élèves avec des chants, des danses rythmées et une énergie contagieuse. Sa salle de classe n’était pas un lieu de contrainte, mais un espace de joie et de motivation où le savoir s’apprenait dans la bonne humeur.
C’est cette approche unique, chaleureuse, humaine et profondément inspirante, qui l’a propulsée sur le devant de la scène. Ses vidéos, devenues virales sur TikTok et autres plateformes, ont transcendé les frontières. Le monde entier a découvert cette femme souriante, à la voix douce, capable de captiver les enfants dans des conditions matérielles souvent difficiles.
Une vocation, un héritage
Fille d’enseignante, Bonette Élombe avait embrassé cette profession par passion. Pour elle, enseigner n’était pas un simple emploi, mais une vocation, un sacerdoce. Son engagement et son style unique avaient fait d’elle une « véritable ambassadrice » du Projet d’Amélioration de la Qualité de l’Enseignement Primaire (PEQIP), qu’elle « incarnait avec fierté et conviction ».
Sa notoriété avait attiré l’attention de plusieurs personnalités publiques, séduites par sa capacité à redonner le goût d’apprendre. La députée nationale Christelle Vuanga figurait parmi celles qui avaient salué son travail, citée par plusieurs médias confirmant la triste nouvelle.
Une onde de choc nationale
L’annonce de son décès s’est répandue comme une traînée de poudre, provoquant une vague d’émotion dans tout le pays. Les élèves, ses premiers admirateurs, sont sous le choc. « Entre larmes et silence », la communauté congolaise pleure celle qui était « bien plus qu’une maîtresse : une mère, une confidente et une source de motivation ».
Son héritage, lui, ne s’éteint pas. Ses vidéos, largement partagées, demeureront le témoignage vibrant d’une vie consacrée à faire aimer l’école. Elle laisse derrière elle un défi : celui de perpétuer cette flamme pédagogique, cette conviction que le savoir peut, et doit, se transmettre avec bonheur. La classe de Bonette Élombe est silencieuse, mais son écho, lui, résonnera longtemps.