L’aéroport international de N’djili a de nouveau plongé dans le noir ce lundi 22 septembre, à 5h50 du matin, suite à une coupure d’électricité qui a une nouvelle fois révélé la extrême vulnérabilité des infrastructures aéroportuaires de la RDC. Une panne qui a empêché les équipements de reprendre automatiquement le service, plongeant la plateforme dans l’improvisation et l’insécurité opérationnelle.
Tryphon Kin-Kiey Mulumba, président du Conseil d’Administration de la RVA, a immédiatement réagi sur le réseau social X. Dans un message sans détour, il a pointé du doigt l’obsolescence du matériel – datant de 2014 – et annoncé une décision radicale : la RVA veut désormais abandonner la fourniture de la SNEL pendant la nuit et fonctionner en mode inverse, c’est-à-dire en s’appuyant prioritairement sur ses propres groupes électrogènes.
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« Le matériel en obsolescence doit être remplacé »
La solution, cependant, se heurte à un obstacle de taille : l’état de dégradation avancée des équipements de backup. « La RVA-SA veut abandonner la SNEL de nuit, fonctionner en mode inverse par les groupes électrogènes, mais le matériel en obsolescence doit être remplacé », a reconnu le PCA, soulignant l’urgence d’investir dans des infrastructures modernes et fiables.
Cette coupure intervient dans un contexte already tendu. Vendredi dernier, la ministre du Portefeuille avait suspendu pour trois mois Léonard Ngoma Mbaki, le directeur général de la RVA, suite à une précédente panne survenue le jour du retour du président de la République – un incident jugé d’une gravité exceptionnelle.
Une sécurité aéroportuaire en question
Les coupures répétées à N’djili ne sont pas qu’une simple gêne opérationnelle. Elles posent des questions cruciales de sécurité aérienne, affectent la ponctualité des vols, découragent les compagnies internationales et nuisent gravement à l’image du pays.
Le projet de se détacher partiellement de la SNEL témoigne d’une perte de confiance définitive dans la capacité du fournisseur national à garantir une alimentation stable. Mais il suppose aussi que la RVA soit en mesure d’assurer elle-même une continuité de service sans faille – ce qui, au vu de l’état de ses groupes électrogènes, est loin d’être acquis.
Une urgence nationale
Derrière les problèmes techniques se cache un enjeu de souveraineté et de développement économique. Un aéroport capital comme N’djili ne peut fonctionner au gré des défaillances du réseau électrique national. La modernisation de ses infrastructures n’est plus une option, mais une condition sine qua non pour rester connecté au monde.
La balle est désormais dans le camp du gouvernement et de la direction de la RVA. Ils devront débloquer les financements, moderniser les équipements et garantir que les voyageurs qui foulent le sol congolais ne soient plus accueillis par le silence des radars et l’obscurité des terminaux.