Côte d’Ivoire : Tensions à Abidjan après l’attaque du domicile de Noël Akossi Bendjo

ABIDJAN – La nuit a été longue, trop longue, dans le camp de l’opposition ivoirienne. Entre samedi et dimanche, tandis…

ABIDJAN – La nuit a été longue, trop longue, dans le camp de l’opposition ivoirienne. Entre samedi et dimanche, tandis qu’Abidjan dormait à moitié, deux de ses figures majeures ont été la cible d’opérations d’intimidation d’une rare violence.
Le domicile de Noël Akossi Bendjo, numéro deux du PDCI, a été pris d’assaut comme en terrain conquis. Dans le même temps, la résidence d’Affi N’Guessan, leader du FPI, a été encerclée par des hommes armés. À moins de deux semaines du scrutin présidentiel, cette escalade sonne comme un avertissement sans équivoque.

Le Parti des peuples africains (PPA-CI) de Laurent Gbagbo a été le premier à réagir. Dans un communiqué, il exprime une profonde indignation face à ce qu’il qualifie de « véritable raid militaire ».
Selon le récit du parti, des individus encagoulés et lourdement armés ont défoncé le portail de M. Bendjo avant d’investir les lieux. Le ton est grave et l’émotion palpable.

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Des pratiques dénoncées comme “d’un autre âge”

L’alliance PPA-CI/PDCI n’a pas tardé à dénoncer ces actes, les qualifiant de « pratiques d’un autre âge » révélatrices « d’un régime autoritaire et liberticide ». La cible est clairement désignée : le pouvoir d’Alassane Ouattara, accusé d’utiliser la force pour museler l’opposition.
Dans la même nuit, le FPI a signalé l’encerclement du domicile de son président, Pascal Affi N’Guessan. Ce double incident laisse entrevoir une stratégie coordonnée de pression sur les derniers leaders encore en liberté.

Une tension croissante à l’approche du vote

Ces événements surviennent dans un climat politique déjà explosif. La présidentielle du 25 octobre se prépare sans Laurent Gbagbo ni Tidjane Thiam, tous deux exclus de la course. Le pouvoir semble décidé à verrouiller le jeu électoral, quitte à user de la contrainte.
Malgré l’interdiction de leur marche du 11 octobre, les militants du Front commun PPA-CI/PDCI ont bravé l’ordre, entraînant 237 interpellations. Le ministre de l’Intérieur, le général Vagondo Diomandé, a qualifié ces jeunes manifestants de « totalement irresponsables », preuve du fossé qui s’est creusé entre les camps.

Face à la répression, l’opposition prône désormais une résistance pacifique, en arborant la couleur orange. Ce symbole, simple mais puissant, pourrait bien devenir celui du défi dans les rues d’Abidjan. À l’aube d’une élection décisive, la Côte d’Ivoire oscille entre peur et colère.

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