Lors d’une conférence de presse tenue mardi après-midi à Goma, le coordonnateur de l’AFC/M23, Corneille Nangaa, a vivement contesté les conclusions du groupe d’experts de l’ONU, selon lesquelles les principaux cadres du mouvement seraient de nationalité rwandaise. Pour lui, ces allégations sont infondées et ne reflètent ni la réalité du terrain ni la nature du mouvement.
« C’est une blague », a tranché Nangaa, refusant même d’aborder les chiffres avancés par l’ONU, qui évoque la présence de 6 000 à 7 000 soldats rwandais aux côtés du M23 dans le Nord et le Sud-Kivu.
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Face aux accusations d’attaques contre le Burundi, Nangaa se veut catégorique :
« Nous n’avons aucun intérêt à nous attaquer au Burundi. C’est au Burundi d’arrêter de nous attaquer. Notre cause est congolaise. »
Il accuse directement Bujumbura d’avoir pris « la lourde responsabilité » d’un engagement militaire contre les populations du Kivu, se demandant :
« Pourquoi nos frères burundais s’invitent-ils dans un conflit qui ne leur appartient pas ? »
Tout en dénonçant ces ingérences, Corneille Nangaa affirme que l’AFC/M23 reste attachée à la voie politique pour résoudre la crise RDC M23. Selon lui, cette crise est « avant tout interne » et nécessite des solutions profondes aux problèmes structurels du pays, « avec ou sans Félix Tshisekedi » à la tête de l’État.
Sur le plan militaire, Nangaa accuse le gouvernement congolais d’avoir violé le cessez-le-feu en vigueur à 31 reprises entre juillet et novembre 2025. Il parle d’une « guerre brutale » lancée simultanément sur plusieurs fronts, avec la complicité du Burundi, où la province de Cibitoke servirait — selon lui — de base arrière aux opérations d’envergure menées contre l’AFC/M23.
Le coordonnateur dit avoir rendu publics plusieurs incidents pour prouver ces attaques et alerter la communauté internationale.
En conclusion, Nangaa repose la même question :
« Pourquoi le Burundi s’invite-t-il dans une crise interne de la RDC ? »
