Politique




« Ce n’était pas du mépris » : Tshisekedi clarifie et appelle à la dignité de l’État

Il arrive que des mots, prononcés dans un contexte précis, dépassent leur intention première.Ce mardi à Kinshasa, Félix Tshisekedi a…

journal de Kinshasa

Il arrive que des mots, prononcés dans un contexte précis, dépassent leur intention première.
Ce mardi à Kinshasa, Félix Tshisekedi a donc voulu lever toute ambiguïté. En marge de l’ouverture de la première édition des Conférences annuelles du service public, le président congolais est revenu sur une déclaration qui continue de provoquer débats et réactions. Il s’agit de ses propos sur l’armée qu’il disait avoir héritée en 2019, qualifiée de « clochards ».

Une mise au point nécessaire

Le chef de l’État a tenu à préciser le sens exact de ses paroles.
« Lorsque je dénonce parfois avec des mots durs, ce n’est jamais pour les mépriser, et encore moins nos vaillantes forces de défense et de sécurité », a-t-il assuré.

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Selon Félix Tshisekedi, cette formule visait surtout à souligner l’urgence. Il voulait attirer l’attention sur la nécessité de restaurer la dignité de fonctionnaires et d’agents de l’État. Longtemps, ces derniers ont travaillé dans des conditions indignes, sans équipements suffisants et sans reconnaissance réelle.

Rétablir la dignité par des actes

Le président insiste sur un point central : la dignité ne se proclame pas, elle se construit.
Ainsi, il rappelle les réformes déjà engagées en faveur des militaires et des policiers congolais.

D’abord, l’État a doublé les rémunérations. Ensuite, il a intégré ces agents au régime spécial de sécurité sociale. Enfin, il a assuré la prise en charge de la retraite et des risques professionnels.

« La vraie honte n’est pas dans l’injustice subie. Elle réside dans l’indifférence organisée », a-t-il déclaré, sur un ton grave.

Un service public au service des citoyens

Au-delà des forces de sécurité, Félix Tshisekedi a élargi son propos. Il a réaffirmé que la refondation des services publics reste l’un des piliers de son action.

« Notre devoir est de reconstruire des services publics proches, efficaces et justes », a-t-il déclaré. Il a, dans le même temps, appelé à rompre avec les lenteurs administratives et les tracasseries. Selon lui, ces pratiques minent la relation entre l’État et les citoyens.

Désormais, insiste-t-il, les Congolais doivent être considérés comme des ayants droit. Ils ne doivent plus être perçus comme de simples demandeurs face à l’administration.

« J’ai pris devant la nation l’engagement qu’aucune Congolaise et aucun Congolais ne soient privés de services publics dignes de ce nom », a-t-il martelé. Il a cité la police, la justice, la santé, l’éducation et l’administration territoriale.

Lihau : résistance nationale et contrat de transparence

Prenant ensuite la parole, le vice-Premier ministre chargé de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, a replacé ces réformes dans un contexte plus large. Il a évoqué les tensions sécuritaires persistantes dans l’Est du pays.

« La RDC ne cédera aucun centimètre de son territoire. Ni maintenant, ni demain, ni jamais », a-t-il affirmé. Il a mis en avant la résilience du peuple congolais et son soutien au président Tshisekedi.

Revenant sur les violences à Uvira, il a refusé toute banalisation.
« Ce sont des femmes violées, des enfants privés d’innocence, des vies fauchées parce qu’ils sont Congolais », a-t-il dénoncé.

Un nouveau contrat entre l’État et les citoyens

Pour conclure, Jean-Pierre Lihau a insisté sur une exigence centrale : l’évaluation permanente de l’action publique. Selon lui, cette évaluation doit reposer sur des données fiables et accessibles.

« Les Conférences annuelles du service public constituent le socle d’un nouveau contrat entre l’État et les citoyens », a-t-il expliqué. Il a appelé à une transparence continue et à une véritable recevabilité de l’administration envers la population.

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