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L’Heure du Jugement : Un Seigneur de guerre Congolais face à ses crimes

PARIS – La lourde porte de la Cour d’assises s’ouvre sur un passé sanglant.Sur le banc des accusés, un visage…

Journal de Kinshasa

PARIS – La lourde porte de la Cour d’assises s’ouvre sur un passé sanglant.
Sur le banc des accusés, un visage que l’on croyait intouchable : Roger Lumbala Tshitenga. L’ancien chef de guerre et ex-ministre congolais écoute l’acte d’accusation avec gravité. Pour Amnesty International, ce procès est « historique ». Ce n’est pas seulement un jugement ; c’est la fin d’un long silence.

Les faits remontent aux années 2002-2003, au cœur des guerres de l’Est congolais. À la tête du Rassemblement Congolais pour la Démocratie – National (RCD-N), Lumbala aurait dirigé l’opération « Effacer le tableau ».
Cette campagne d’épuration visait les populations Mbuti et Nande. Ses troupes auraient commis des atrocités : meurtres, viols, esclavage, pillages. L’accusation parle même de cannibalisme forcé.
Vingt ans plus tard, ces crimes réclament justice.

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Un procès historique et un signal mondial

Ce procès marque une première. La France applique la compétence universelle pour juger un ressortissant congolais accusé de crimes commis sur le sol africain. Ce principe permet à un État de poursuivre les auteurs de crimes contre l’humanité, où qu’ils se trouvent.
Roger Lumbala, longtemps protégé par l’exil et son statut politique, risque désormais la réclusion à perpétuité.

Pour les survivants, l’audience va au-delà du droit. C’est une reconnaissance tant attendue.
« Ils attendent justice depuis plus de vingt ans », rappelle Vongai Chikwanda, d’Amnesty International.
Selon lui, ce procès envoie un message clair : nul ne peut fuir éternellement la justice internationale.

Amnesty appelle aussi d’autres pays à suivre l’exemple français. L’organisation exhorte les États à juger les présumés criminels de guerre présents sur leur territoire. « L’inaction de la RDC ne doit plus servir de prétexte au silence du monde », martèle l’ONG.

justice qui rattrape le temps

Le procès Lumbala devient un symbole : celui d’une justice qui traverse les frontières et les années.
Pour les victimes, c’est la preuve que leur douleur n’a pas été oubliée.
Pour les bourreaux, un avertissement : aucun pouvoir, aucune forêt, aucun exil ne les protégera indéfiniment.

Le rideau se lève à Paris sur le théâtre de la justice.
Après vingt ans d’attente, la vérité, enfin, prend la parole.

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