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Tshisekedi et Herzog : une amitié de 40 ans renaît à Kinshasa

KINSHASA. La Cité de l'Union africaine a servi de cadre, ce mardi, à une rencontre chargée d'histoire et de symboles. Le…

Présidence RDC

KINSHASA. La Cité de l’Union africaine a servi de cadre, ce mardi, à une rencontre chargée d’histoire et de symboles. Le président Félix Tshisekedi y a accueilli son homologue israélien Isaac Herzog, dont la visite à Kinshasa résonne comme un écho générationnel. Quarante ans après le passage de son défunt père, le chef de l’État hébreu pose à son tour les pieds en terre congolaise, ravivant la flamme d’une amitié ancienne.

Durant plus d’une heure, les deux dirigeants se sont parlés en tête-à-tête avant d’élargir les discussions à leurs délégations. « Notre discussion a porté sur le raffermissement de nos relations et l’embellissement de celles-ci », a dévoilé le président Tshisekedi lors du point de presse conjoint. Des mots mesurés qui cachent une ambition partagée : écrire un nouveau chapitre dans la coopération entre les deux nations.

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Les domaines de la coopération

Le chef de l’État congolais n’a pas caché ses attentes. Face au « développement remarquable » d’Israël dans des secteurs clés – sécurité, défense, agriculture, infrastructures, haute technologie – il a présenté les opportunités offertes aux opérateurs économiques israéliens. Les mines, les infrastructures, l’énergie, l’agriculture, la science, l’éducation et la santé constituent autant de terrains d’entente potentiels.

« C’est pour vous dire que nous avons de nombreuses occasions de sceller des partenariats stratégiques et gagnants-gagnants », a estimé le président Tshisekedi, annonçant que dans les semaines à venir, la ministre des Affaires étrangères rencontrerait son homologue israélien. Une manière concrète d’« ouvrir la voie sur des engagements gouvernement à gouvernement ».

La vision partagée

Du côté israélien, l’enthousiasme est au rendez-vous. « Il ne fait plus de doute qu’il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire », a confirmé le président Herzog. « Nous avons discuté profondément et nous sommes heureux d’être ici pour raffermir et élargir nos visions. »

Le chef de l’État hébreu a tenu à évoquer la situation dans l’Est de la RDC, appelant la communauté internationale à « braquer ses projeteurs sur la crise sécuritaire qui secoue le pays ». Un plaidoyer inattendu : « Le conflit n’est pas seulement au Moyen-Orient. J’apprécie les efforts du président Trump dans la poursuite de la restauration de la paix dans le conflit qui vous engage avec le Rwanda. Je souhaiterais que l’attention du monde puisse s’orienter vers ceci plutôt que de se concentrer obsessionnellement sur Israël. »

L’héritage familial

Cette visite s’inscrit dans une continuité historique. Le président Herzog a affirmé qu’il poursuivrait « la vision de son père de maintenir l’amitié entre Israël et la RDC ». Un héritage qu’il entend honorer : « Continuons à travailler ensemble dans l’esprit de fraternité alors que nous regardons les défis qui sont devant nous avec un esprit de confiance et d’optimisme. »

La visite intervient à un moment stratégique, peu après la prise de fonctions du nouvel ambassadeur israélien à Kinshasa, Leo Vinovezky. Elle scelle la volonté des deux pays de donner une nouvelle impulsion à leur relation, mêlant mémoire du passé et ambitions futures.

Dans les couloirs de la Cité de l’Union africaine, les deux présidents ont semblé écrire une nouvelle page de cette amitié vieille de quatre décennies. Une page où business et diplomatie s’entremêlent, où les héritages familiaux rencontrent les réalités géopolitiques contemporaines.

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