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Honorine Porche : la justice militaire condamne cinq militaires

KINSHASA – La nuit tombait sur Gombe ce jeudi 6 novembre lorsque la Cour militaire a rendu son verdict, attendu, dans l'affaire…

Journal de Kinshasa

KINSHASA – La nuit tombait sur Gombe ce jeudi 6 novembre lorsque la Cour militaire a rendu son verdict, attendu, dans l’affaire qui a secoué la conscience nationale : les mauvais traitements infligés à Honorine Porche, cette citoyenne allemande d’origine congolaise, lors de son arrestation après le braquage de la Rawbank de la place Victoire. Un verdict en demi-teinte, qui condamne fermement certains acteurs directs des violences, mais absout les hauts gradés.

Sur les neuf militaires traduits devant la justice, cinq ont été condamnés à des peines allant de six mois à dix ans de servitude pénale. Quatre autres, dont le colonel Mumesa Kimpwene, ont été acquittés, la Cour estimant que leur implication directe dans les sévices n’était pas suffisamment établie.

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Dix ans de prison pour l’auteur des vidéos

La peine la plus lourde est tombée sur l’adjudant Kamenga Mukela, reconnu coupable d’« attentat à la pudeur » et de « violation de consigne ». Celui qui a filmé la scène humiliante et l’a diffusée écope de dix ans de servitude pénale. Une sanction qui semble vouloir marquer la réprobation la plus absolue pour la cyber-cruauté qui a rendu l’affaire virale.

À ses côtés, le capitaine Mwamba Bayibu, qui a reçu et partagé les vidéos, est condamné à six mois. L’adjudant-chef Tshanganu prend douze mois, dont six avec sursis. Le sergent Mbaki Ndombasi et le soldat Modaya Kembo écopent chacun d’un an pour n’avoir pas dénoncé les infractions.

Cinq mille dollars et un appel général

La Cour a également accordé à la victime, Honorine Porche, des dommages et intérêts d’un montant de 5 000 dollars américains. Une reconnaissance symbolique de son préjudice. Cependant, le dernier mot de la justice est loin d’être prononcé. Toutes les parties, mécontentes du jugement, ont déjà annoncé leur intention de faire appel.

Un second acte judiciaire s’ouvre

Car cette affaire n’était que le premier volet d’un diptyque judiciaire. Le procès pour les violences est clos, mais celui du braquage lui-même est en cours. Honorine Porche et quatre policiers comparaissent devant le tribunal militaire de garnison pour « vol à main armée », « terrorisme » et « association de malfaiteurs ».

Dès ce vendredi 7 novembre, les juges ont prévu une descente sur les lieux du crime, à l’agence Rawbank Victoire, pour une reconstitution minutieuse des faits.

La justice militaire a donc envoyé un signal fort contre l’impunité des excommutations. Mais l’ombre du braquage et de ses mystères plane toujours, promettant de nouveaux rebondissements judiciaires dans une affaire qui n’a pas encore livré tous ses secrets.

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