PARIS – Le ton est calme, mais les mots portent comme des coups de marteau. Ce jeudi 6 novembre, depuis la France, Fally Ipupa a choisi les ondes de Top Congo FM pour répondre. Face aux rumeurs qui enflent sur un prétendu soutien financier de l’État congolais à son concert historique au Stade de France, l’Aigle a déployé ses ailes. Non pas pour attaquer, mais pour rétablir des vérités qui lui brûlent la langue.
« Le Congo et nos polémiques… La meilleure réponse, c’est le silence. » Pendant un temps, l’artiste s’y est tenu. Mais face à la persistance des « bêtises », comme il les nomme, le silence n’est plus de mise. « J’ai travaillé dur pour en arriver là, et je n’aimerais pas que les gens viennent salir mes efforts », assène-t-il, la voix chargée d’une lassitude teintée de fermeté.
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Le professionnalisme comme rempart
Face aux insinuations, Fally Ipupa oppose l’argument imparable de la structure. « Je suis un professionnel. J’ai un producteur qui a organisé le spectacle. C’est d’ailleurs le même qui avait organisé le concert de Burna Boy. » Le parallèle est éloquent. Il place d’emblée son événement dans la cour des grands, celle des productions internationales standardisées, loin des arrangements opaques.
« Le concert de Fally n’a pas besoin de soutien particulier, poursuit-il. Tout est déjà prêt, billets, tenues, logistique… Je ne suis pas au courant d’une quelconque aide extérieure. » Les mots sont choisis, la position est claire : son affaire est une entreprise privée, rodée, autonome.
L’appel direct à la ministre
L’artiste ne se contente pas de nier. Il interpelle. « Je demande respectueusement à notre ministre de la Culture de prendre la parole afin d’éclaircir l’opinion. » Cet appel direct à Yollande Elebe est un coup de maître. Il transforme une rumeur de couloirs en un débat public qui nécessite une prise de position officielle, forçant ainsi la transparence.
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Et pour couper court à toute équivoque, il rappelle une vérité qui lui tient à cœur : « En vingt ans de carrière, l’État congolais ne m’a jamais donné ne serait-ce que 10 dollars. Lors de mon dernier concert de solidarité, j’ai chanté sans cachet. » Le message est double : non seulement il ne reçoit pas, mais il donne. Il cite ses actions sociales : les ambulances à Goma, l’assistance aux femmes des militaires. L’artiste se présente en fils qui contribue, pas en quémandeur.
« Vous allez souffrir longtemps »
La conclusion est un mélange de warning et de promesse. « Ceux qui sont aigris de voir un artiste congolais évoluer avec professionnalisme, vous allez souffrir longtemps. Je jouerai au Stade de France comme un professionnel, et ce ne sera que le début. »
En quelques phrases, Fally Ipupa a donc verrouillé toute polémique. Il a invoqué le professionnalisme, exigé une clarification officielle, rappelé son parcours et ses contributions. Le silence est rompu. Place maintenant à la musique, et à l’histoire qui s’écrira sur la pelouse sacrée du Stade de France.
