KINSHASA – Dans la salle de conférence aux lumières tamisées, les uniformes se mêlent aux costumes. Ce jeudi, Kinshasa accueille la 19e réunion des chefs d’état-major des armées de la région des Grands Lacs. Douze pays représentés, une mission commune : trouver les voies d’une paix insaisissable dans une région minée par les conflits.
Une réunion aux enjeux stratégiques
Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, ouvre la séance au nom du gouvernement congolais. À ses côtés, son homologue de l’Intégration régionale, Anzulini. Les deux hommes font face aux plus hauts responsables militaires de la CIRGL, rassemblés pour examiner l’épineuse situation sécuritaire et humanitaire de la région.
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Trois dossiers brûlants dominent les discussions : l’analyse de la crise persistante dans l’Est de la RDC, l’évaluation du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, et la préparation des recommandations pour le sommet des chefs d’État prévu le 15 novembre. Des travaux techniques qui pourraient changer la donne sur le terrain.
Le poids de l’histoire
Julien Paluku, dans une intervention remarquée, convoque la mémoire collective. « J’étais présent au Sommet de Kampala en novembre 2012 », rappelle-t-il, évoquant les décisions cruciales prises à l’époque face à la rébellion du M23. Treize ans plus tard, le même mouvement armé défie à nouveau l’autorité de l’État congolais.
« L’histoire va-t-elle se répéter ? Wait and see ! », lance-t-il, dans une formule qui sonne comme un avertissement. Cette référence historique plane sur les débats, rappelant que les erreurs du passé pourraient éclairer les solutions de demain.
Un test pour la diplomatie congolaise
Cette réunion représente bien plus qu’une simple rencontre technique. Pour la RDC, qui assure la coordination des travaux, il s’agit d’un véritable test diplomatique. Le pays démontre sa volonté de jouer un rôle moteur dans la résolution des crises régionales.
Les recommandations qui émergeront de ces travaux alimenteront directement le sommet des chefs d’État dans neuf jours. Les militaires préparent ainsi le terrain pour des décisions politiques potentiellement historiques.
Alors que les discussions se poursuivent dans les salles climatisées de Kinshasa, une question demeure : ces échanges déboucheront-ils sur des actions concrètes capables d’apaiser les tensions dans les Kivus ? La réponse se joue autant dans les couloirs de la conférence que sur les collines du Nord-Kivu, où les armes continuent de parler.
