WALIKALE – Aux premières lueurs de l’aube, les détonations ont brisé le silence. Ce mardi 28 octobre, vers 4 heures du matin, la localité de Kibati, dans le groupement Luberike, est redevenue un enfer. Pour la cinquième fois depuis avril, les wazalendo – combattants d’autodéfense – ont lancé une offensive d’envergure pour déloger les rebelles de l’AFC/M23 de leurs positions.
Une bataille qui s’enlise
Le scénario est devenu tragiquement familier pour les habitants de cette zone du territoire de Walikale, au Nord-Kivu. Le crépitement des armes légères et le tonnerre des armes lourdes ont plongé Kibati et ses environs dans la psychose. Les familles se terrent, coincées entre les lignes de front.
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Les wazalendo, venus de l’axe Miba-Mungazi, ont mené des attaques simultanées pour reprendre le contrôle de cette localité stratégique, occupée par les rebelles depuis six mois. Une bataille d’usure qui semble ne jamais finir.
Récemment, les miliciens pro-gouvernementaux avaient repris brièvement une partie de Kibati avant de devoir se retirer. La localité est donc retombée aux mains des insurgés. Mais cet échec n’a pas découragé les wazalendo, déterminés à chasser l’AFC/M23 de ses bastions.
Deux récits, une guerre
Dans cette guerre où les communiqués accompagnent les combats, la version des rebelles diffère. L’AFC/M23 dénonce une « offensive généralisée » lancée dès 3 heures par « la coalition criminelle de Kinshasa », avec artillerie lourde et drones visant délibérément des zones densément peuplées.
Le mouvement affirme exercer son « droit de légitime défense » face à ce qu’il appelle une « violation terroriste du cessez-le-feu ». Ces accusations contrastent avec le récit des sources locales, qui présentent les wazalendo comme des acteurs d’une simple opération de reconquête.
Alors que la communauté internationale appelle au dialogue, Kibati continue de brûler. Chaque tentative de reprise s’accompagne de victimes civiles et de déplacés, dans un conflit où la propagande devient une arme aussi redoutable que les kalachnikovs.
