Société




Maniema : MSF tire la sonnette d’alarme en quittant Salamabila après 7 ans de lutte

Un chapitre crucial de l'aide humanitaire se referme dans l'est de la République Démocratique du Congo. Médecins sans frontières (MSF)…

Un chapitre crucial de l’aide humanitaire se referme dans l’est de la République Démocratique du Congo. Médecins sans frontières (MSF) a annoncé jeudi, lors d’un café de presse à Kinshasa, la fermeture imminente de son projet de prise en charge des survivantes de violences sexuelles dans la région de Salamabila, au Maniema. Après sept années d’engagement, l’organisation laisse derrière elle un bilan lourd et un vide inquiétant.

16 445 survivantes prises en charge

Le chiffre témoigne de l’ampleur du drame. Depuis 2019, les équipes de MSF ont accompagné 16 445 personnes victimes de violences sexuelles dans cette zone reculée du centre-est congolais. « En vue de son départ fin octobre, l’organisation appelle à la mobilisation afin que les avancées en matière de prise en charge des victimes et de sensibilisation dans le domaine perdurent », a déclaré Emmanuel Lampaert, représentant pays de MSF en RDC.

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Un départ qui soulève l’urgence

La fermeture de ce projet, après plus de sept ans d’activités ininterrompues, ne signifie pas que la crise est résolue. Bien au contraire. Elle marque la fin d’une présence humanitaire essentielle dans une région où les violences sexuelles restent une arme de guerre et un fléau social persistant.

L’appel lancé par MSF résonne comme un avertissement : sans une mobilisation immédiate des autorités congolaises et des autres acteurs de l’aide, des milliers de survivantes risquent de se retrouver sans accès aux soins médicaux, au soutien psychologique et à l’accompagnement juridique.

Un héritage à préserver

Le départ de MSF de Salamabila intervient dans un contexte humanitaire déjà précaire au Maniema. L’organisation laisse derrière elle un dispositif de prise en charge éprouvé et des communautés sensibilisées, mais la pérennité de ces acquis reste incertaine.

Alors que les équipes plient bagage, une question cruciale demeure : qui prendra le relais pour tendre la main aux prochaines victimes ? La réponse à cette interrogation déterminera l’avenir de centaines de femmes et de jeunes filles dans une région où la violence sexuelle a trop longtemps été une réalité quotidienne.

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