Le mercredi 10 décembre 2025 résonne comme un sombre paradoxe. Jour anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, il a été marqué par des bombardements et des violences à Uvira. Le lendemain, le 11 décembre, le gouvernement provincial du Sud-Kivu a livré un bilan provisoire glaçant : 413 morts, dont des femmes et des enfants, dans les combats liés à la prise de cette ville stratégique par l’AFC/M23, appuyée selon Kinshasa par l’armée rwandaise.
Une offensive éclair et ses conséquences humaines
Ce chiffre illustre l’ampleur de l’attaque lancée sur Uvira, ville portuaire cruciale du Sud-Kivu. Les autorités congolaises qualifient ces attaques de « tentative d’occupation ». Elles ont transformé la cité en champ de bataille et violé le cessez-le-feu prévu par l’accord de paix signé seulement six jours plus tôt, le 4 décembre.
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
LIRE AUSSI : https://www.journaldekinshasa.com/uvira-loffensive-qui-a-torpille-laccord-de-washington/
Au-delà des pertes humaines, la crise est humanitaire. Kinshasa avait déjà signalé près de 200 000 déplacés en quelques jours. L’entrée du M23 à Uvira a précipité un exode massif, poussant des milliers de familles vers la frontière burundaise. Les secours tentent de s’organiser dans un climat d’extrême tension, tandis que la situation reste instable.
Pression diplomatique et inquiétude internationale
Face à l’escalade, les réactions officielles se durcissent. Kinshasa exige le retrait immédiat des forces rwandaises et des combattants de l’AFC/M23 autour d’Uvira. Le gouvernement appelle aussi la communauté internationale à exercer une pression diplomatique. Les autorités accusent Kigali d’avoir « violé » l’accord de paix récemment parrainé par l’ancien président américain Donald Trump.
Les Nations unies, via leur coordonnateur humanitaire en RDC, expriment une « vive inquiétude » face à la situation au Sud-Kivu. Elles rappellent les violations documentées, y compris les violences sexuelles, soulignant la dimension systématique et cruelle de l’attaque.
Le bilan d’Uvira reste provisoire. Pourtant, il dessine déjà l’une des pages les plus sombres du conflit cyclique qui frappe l’Est congolais, écrite le jour même où le monde célèbre les droits de l’homme.
